Catalogue des plantes qui croissent dans le département du Lot de T.PUEL ( 1845- 1852)

Dimanche 10 mars 2013, par Jean-Pierre Jacob, Site Lot Nature - Admin. // 200. Histoire de la Botanique dans le Lot

Son auteur : Olympe François (dit Timothée) PUEL 1812- 1890, médecin d’origine lotoise travaillant et résidant à Paris, a étudié la Botanique.

Remarque :Comme DELPON, et dans un souci probable d’accés rapide à leurs noms, PUEL continue à classer les plantes en suivant le systéme sexuel de LINNE, systéme artificiel ancien, périmé mais très facile d’accés ; il y ajoute des repères vers la classification naturelle en familles mise au point par la famille de JUSSIEU, Bernard, Antoine-Laurent surtout depuis 1789, celle que nous utilisons encore ; les noms scientifiques sont des binômes linnéens en latin qui ont souvent changé depuis un siècle et demi.

Remarque : en 2012, aucun autre catalogue recensant les plantes trouvées dans le département du Lot n’ a été imprimé depuis le milieu du 19° siècle.

« Tous ceux qui, en France, s’occupent de botanique locale, savent combien de lacunes existent dans nos flores départementales. Au point de vue historique, par exemple, la tradition nous a transmis quelquefois les noms des premiers explorateurs d’un pays, ; mais souvent aussi ces noms sont restés dans l’oubli …. N’est ce pas pour nous un devoir de chercher à réhabiliter ces noms obscurs ; et ces recherches ne peuvent-elles pas quelquefois nous conduire à rattacher à une flore toute spéciale des noms illustres dans la science ? … par exemple, n’est-il pas du plus haut intérêt de recueillir…. les noms des botanistes qui à diverses époques, ont parcouru ses montagnes afin d’y recueillir des matériaux précieux pour la botanique ?

Ainsi s’exprime Olympe François ( dit Timothée) PUEL, né à Figeac le 4 Novembre 1812, docteur en médecine à Paris, dans une lettre du 23 Juillet 1856 adressée à ses collègues de la Société Botanique de France.

Il parle d’expérience : en effet c’est l’auteur du Catalogue des plantes vasculaires qui croissent spontanément dans le département du Lot qui vient de paraître en plusieurs parties dans les Annuaires du département du Lot de 1845 à 1852. Dans la préface, il dresse une esquisse historique de la confection de cet inventaire en recensant les botanistes qui l’ont précédé ou aidé et en mentionnant leurs travaux parus ou manuscrits.

a) les années d’apprentissage de PUEL

Le député Jacques Antoine DELPON l’ auteur de la Statistique ancienne et moderne du département du Lot (2 volumes 1831, réédité par Quercy recherche en 1979 ) l’ a initié en 1827 à la découverte de la nature lotoise ( premières herborisations dans les alentours de Livernon, lieu de naissance de DELPON, et probablement premières notions de géologie ).

PUEL commence aussi un herbier avec son père pour parfaire sa connaissance des plantes médicinales.

Parcours classique chez un jeune qui se destine à une carrière médicale. Il passera sa thése en 1840. Son frère Louis PUEL s’installera comme pharmacien à FIGEAC en continuant à herboriser avec des botanistes lotois.

b) projet de préparation du catalogue des plantes du Lot : contacts, récoltes, formation, documentation

Les contacts

il va prendre contact quand il le peut avec d’autres botanistes locaux ou régionaux  : par exemple, il nouera des liens d’amitiés avec Mr.Louis-Athanase CHAUBARD (1785-1854) avocat , le rédacteur de la Partie Cryptogamique de la FLORE AGENAISE de M. de ST-AMANS parue en 1821 à Agen, et le présentera ultérieurement comme son véritable maître d’apprentissage en Botanique ; il échange des plantes, les détermine exactement en comparant les parts d’herbier.

Entre temps, en 1838, il va présenter deux mémoires à l’ Académie des Sciences : 600 ossements recueillis à la "caverne" de Brengues ( DELPON en avait fait parvenir à CUVIER 20 ans auparavant)

L’ enrichissement de l’herbier

il est bien sûr nécessaire de continuer à enrichir l’ Herbier personnel de ses découvertes ou de plantes provenant d’autres botanistes ou récolteurs, Lotois ou régionaux

La documentation et la Bibliographie

Flores, Inventaires, catalogues : recenser et prendre connaissance des travaux déjà édités ou manuscrits est donc indispensable.

Il fait rédiger un Catalogue des plantes recueillies dans le département du Lot en 1810-1811 par Mr.DUMOLIN, collaborateur de M. de ST AMANS et s’emploie à retrouver les plantes nommées.

Il retrouve dans le Dictionnaire Universel des Plantes, Arbres et Arbustes de la France de Buch’oz tome 4 p 249, édité en 1771 un petit Catalogue de 130 plantes des environs de Souillac, en Quercy et de Beaulieu, en Bas Limousin . C’est l’oeuvre d’un bénédictin âgé, bon botaniste qui a traversé le Quercy et qui a observé des plantes fort intéressantes : Dom FOURNAULT (François- Emmanuel).

A noter que ce botaniste averti qui va mourir autour de 1789, utilise encore pour classer les plantes le systéme artificiel ancien (1731) de Joseph Pitton de TOURNEFORT (1656-1708) , basé sur les caractères de la corolle ; et il utilise encore pour les nommer l’indication du genre suivi de quelques phrases latines de description : systéme plurinominial de nomenclature, alors qu’on attribue depuis 1753 un double nom latin (genre, espèce) : systéme binominial bâti par Linné.

Il consulte des Catalogues lotois

Deux catalogues manuscrits seront utilisés : Le catalogue des plantes du Musée du lot par M. Lacombe, pharmacien à Cahors - 1842- 600 espèces

La liste des plantes qui croissent dans le canton de Laroquebrou (Cantal), sans nom d’auteur communiqué par le docteur Piales de Sousceyrac, et déjà utilisé dans la Statistique de Delpon.

Il complétera en utilisant des catalogues imprimés de régions voisines, par exemple le Catalogue raisonné des plantes de la Dordogne par MM. Charles DES MOULINS et DU RIEU de MAISONNEUVE 1° partie 1840.

Il s’inspirera d’ouvrages plus généraux :

la Flore Française de LAMARCK et DE CANDOLLE

la Flora Gallica de LOISELEUR DESLONGCHAMPS

le Botanicon Gallicum de J.Et. DUBY 2.vol.1828-1830

Le Catalogue parait

Il participe à la fondation de la Société Botanique de France

PUEL arrête la Botanique : manque d’intérêt ? soucis ? maladie ?

P.-S.

En 1869, c’est MALINVAUD qui donne à BOREAU des nouvelles de PUEL : ce dernier semble avoir interrompu ses activités botaniques depuis la mort de son ami le riche botaniste Alphonse MAILLE (1813 - 1865). PUEL ne figure plus au nombre des membres de la Société Botanique de France de 1868.

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