Photos réponse 85-2.

Mouette pygmée Hydrocoloeus minutus.

Dimanche 9 octobre 2016, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Pas très facile cet « oiseau mystère » du fait principalement de la mauvaise qualité de la photo et de la couleur des pattes, masquée par la vase.

Bravo M.L. Vieille !

La silhouette, le bec fin, les couleurs du plumage devaient nous orienter vers les petites Mouettes.

J’aurais dû, dès le début, donner une information concernant la taille de l’oiseau : « plus petit que la Mouette rieuse Chroicocephalus ridibundus ». Toutes mes excuses.

Le bec fin de l’oiseau mystère 85-1 suggère un oiseau de petite taille.

L’information « plus petit que la Mouette rieuse » élimine bon nombre de Mouettes et Goélands.

La Mouette atricille Larus atricilla, a la même taille que la Mouette rieuse.

Cinq espèces de Mouettes ont une taille nettement inférieure à celle de la Mouette rieuse. Ce sont, dans l’ordre, de la plus grande à la plus petite :

- Mouette de Franklin Larus pipixcan,

- Mouette de Bonaparte Chroicocephalus philadelphia,

- Mouette de Sabine Xema sabini,

- Mouette de Ross Rhodostethia rosea,

- Mouette Pygmée Hydrocoloeus minutus.

Le plus petit des Goélands, mais de taille légèrement supérieure à celle de la Mouette rieuse, est le Goéland railleur Chroicocephalus genei.

A cette époque de l’année, souvent, les Mouettes sont en plumage inter-nuptial.

Les plumages nuptiaux de ces Mouettes étant suffisamment différenciés, nous noterons davantage les différences, parfois subtiles, des plumages inter-nuptiaux.

La Mouette de Franklin possède une nuque noire et un bec relativement fort. Ces éléments ne sont pas présents chez l’oiseau mystère 85-1.

La Mouette de Bonaparte qui, en plus petit, est la réplique américaine de la Mouette rieuse, diffère de l’oiseau mystère 85-1 par la silhouette et le bord de l’aile blanc (primaires) contrastant avec le dos et les couvertures alaires* gris assez foncé.

La Mouette de Sabine possède une nuque noire, et l’extrémité de son bec est claire. Ce n’est pas le cas de l’oiseau mystère 85-1.

L’œil cerné de noir de la Mouette de Ross n’existe pas chez l’oiseau mystère 85-1.

La Mouette pygmée, en plumage inter-nuptial, correspond assez bien à l’oiseau mystère 85-1.

L’oiseau mystère 85-1 est une Mouette pygmée Hydrocoloeus minutus.

Voyons en image la réponse.

Marais du Buisson Gros, réserve du Scamandre (Camargue) (Vauvert) (30) le 27/08/2016, Daniel Pareuil.

Au premier plan, il y a une Mouette rieuse en plumage inter-nuptial. Elle aussi a les pattes sombres couvertes de vase.

Remarquez comme la Mouette pygmée, à la patte soulevée et engluée de vase, au deuxième plan, semble agile, légère.

Il est vrai que sur le terrain, la Mouette pygmée ne pose guère de problème d’identification. Tout d’abord de par la taille, puis c’est également un oiseau très actif. Il est observé souvent en train de chasser les insectes à la surface de l’eau, à la manière des Guifettes.

De plus, en vol, le bord d’attaque de l’aile* n’est pas blanc comme chez les Mouettes rieuse et de Bonaparte, et le dessous de l’aile est sombre à noirâtre.

Hable d’Ault (Ault-Onival)(80), le 23/08/2005, Daniel Pareuil.

Sur une photo de meilleure qualité, voici un adulte en plumage inter-nuptial.

Son identification ne devrait pas poser de problème. Dessus de tête sombre, tache noire à l’arrière des parotiques*, extrémités des primaires* blanches.

La Mouette de Ross, en plumage inter-nuptial, aurait un œil cerné de noir, un bec plus court et pas de dessus de tête sombre.

La Mouette de Bonaparte en plumage inter-nuptial aurait le dos et les couvertures alaires gris plus foncé et contrastant davantage avec un bord d’aile blanc, des extrémités de primaires noires et pas de dessus de tête sombre.

Route de la Grande Cosse (Fleury-d’Aude)(11), le 26/05/2004, Daniel Pareuil.

Voici un adulte en plumage nuptial. Le capuchon noir complet descendant jusqu’au cou ne laisse aucun doute sur son identification.

Comparons avec les autres Mouettes en plumage nuptial, dont la tête est également encapuchonnée de noir.

Le capuchon noir des Mouettes de Bonaparte et de Sabine n’est pas aussi complet, il s’arrête au-dessus de la nuque comme chez la Mouette rieuse.

Celui des Mouettes Atricille et de Franklin est complet mais le tour de l’œil est blanc comme chez la Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus.

L’oiseau de la photo ci-dessus possède une primaire noire, reste de son immaturité.

Route de la Grande Cosse (Fleury-d’Aude)(11), le 26/05/2004, Daniel Pareuil.

Autre adulte en plumage nuptial qui nous montre un peu de ses pattes. Elles sont rouge pâle. Elles seraient couleur chair en plumage inter-nuptial.

Le statut de l’espèce pour la France est : nicheur occasionnel (1 cas observé), migrateur et hivernant rare.

D’une manière générale, l’espèce niche dans les pays du Nord de l’Europe et hiverne en Afrique du Nord. Dans notre pays, elle passe en petit nombre en bord de côtes et parfois à l’intérieur des terres. Elle peut être observée en pleine mer.

Les oiseaux observés en bord de mer Méditerranée nichent probablement en Russie.

La Mouette pygmée niche sur les plans d’eau douce avec une végétation aquatique émergente, en petites colonies, aux contacts des Guifettes noires ou leucoptères Chlidonias niger ou Chlidonias leucopterus.

Elle se nourrit d’insectes aquatiques et éventuellement de petits poissons et de petits crustacés.

Poste 5, parc ornithologique (Le Teich) (33), le 16/05/2010, Daniel Pareuil.

Il s’agit d’un immature premier hiver. Le capuchon noir est très incomplet et les tertiaires* et les primaires* sont noires.

Bassin de décantation (Jard-sur-Mer) (85), le 20/03/2013, Daniel Pareuil.

Un adulte à nouveau, en plumage inter-nuptial. Nous avons fait le tour des côtes françaises ou presque !

Bassin de décantation (Jard-sur-Mer) (85), le 22/03/2013, Daniel Pareuil.

Le lendemain, il y en avait quatre ! Il faut toujours persévérer !

A bientôt et avec plaisir.

Glossaire :

*Couvertures alaires : plumes couvrant l’aile et servant à l’isolation du corps.

*Parotiques : plumes de couvertures en arrière de l’œil, au niveau de la joue.

*Primaires, secondaires, tertiaires : plumes de l’aile (rémiges) servant au vol.

*Bord d’attaque de l’aile : Partie avant de l’aile quand l’oiseau est en vol. L’arrière de l’aile est alors appelée bord de fuite.

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