Christine Latour, présidente de l’association des Jardiniers Bourians, a d’abord expliqué le fonctionnement de ce jardin qui développe des activités pédagogiques autour deux thèmes principaux : des méthodes de jardinage naturel et la biodiversité d’un jardin. Pour cela l’association est soutenue par deux salariés à temps partiel et de nombreux bénévoles.
L’association compte plus de 80 adhérents dont la moitié vient régulièrement le jeudi matin pour jardiner et animer les divers ateliers pédagogiques.
D’une seule voix, Gilles Vilard, président de la Communauté de communes du Pays de Salviac et Madeleine Blanc, maire de Dégagnac, ont souligné l’importance d’un projet en cours : transformer l’ancien bâtiment du camping en maison de la nature pour poursuivre les activités éducatives dans de meilleures conditions.
Flore et faune liées
Au cours de la visite, des informations spécifiques ont été données. Dans la bordure à papillons, Tineke Aarts a montré une chenille Mélitée de la Centaurée, présente sur sa plante hôte, la Centaurée jacée.
Elle a expliqué que la chenille se transformera dans moins d’un mois en papillon visitant les fleurs à l’entour. Le sort de la flore et la faune est lié, a-t-elle continué : une seule plante sauvage disparait et plusieurs espèces de papillons ou d’insectes sont en danger car ils ne trouvent plus la plante spécifique à leur reproduction.
Nouvelles techniques du sol
Karine Augiron, salariée responsable jardin, a expliqué le projet ‘Expérimentation BRF pour les jardins potagers’ que le Jardin Bourian anime en collaboration avec Jacky Dupéty.
Elle a présenté les parcelles expérimentales ainsi que les techniques naturelles de culture du sol, comme les buttes, Soltner, BRF et permaculture, qui sont exposées pour le public.
Anciennes variétés de légumes menacées
A la fin de la visite, Christine Latour, a attiré l’attention des élus présents, la députée, son suppléant Bernard Choulet et le conseiller général Yves Périé sur les effets néfastes de la nouvelle loi sur les Certificats d’Obtention Végétale (COV).
Cette loi interdit aux paysans d’utiliser les semences issues de leurs propres récoltes, pour la majorité des espèces cultivées, comme les légumes ou le soja. Il s’agit de 21 espèces dont orge, avoine, pois, trèfle, luzerne… Les variétés traditionnelles sont particulièrement menacées car elles ne correspondent pas à la définition des variétés protégées par COV.
Cette loi est en contradiction avec la récente loi de Grenelle qui préconisait justement de permettre la commercialisation de ces anciennes variétés.
Le maïs libre : symbole de la résistance
Les jardiniers Bourians avaient préparé des semences de maïs, d’origines diverses comme le Maïs à éclater Chapalote Pinole du Mexique.
Christine Latour a offert à la délégation un petit sachet de Maïs rouge d’Astarac, une variété paysanne originaire de sud-ouest de la France. La députée a promis de semer ces graines de ’mais libre’ ; elles sont pour les jardiniers bourians le symbole du droit fondamental de libre échange des graines de nos propres récoltes.
Christine Latour a encore souligné l’importance de sauvegarder les variétés anciennes et la diversité naturelle. Cette visite très instructive s’est terminée par un verre de jus de fruits.