Bravo à Akha pour sa réponse pertinente et bien étayée.
Les pattes aux longs doigts de l’oiseau mystère 45-1, qui m’ont personnellement impressionné, sont typiques des rallidés, famille à laquelle il appartient.
Parmi les membres de cette famille vivant dans le Paléarctique Nord et plus précisément en Europe et en France, nous trouvons :
- Le Râle d’eau Rallus aquaticus
- La Marouette ponctuée Porzana porzana
- La Marouette poussin Porzana parva
- La Marouette de Baillon Porzana pusilla
- La Gallinule poule d’eau Gallinula chloropus
- La Foulque macroule Fulica atra
-La Talève sultane Porphyrio porphyrio
La Marouette de Caroline Porzana carolina et la Foulque caronculée Fulica cristata sont des espèces occasionnelles rares en France.
Presque tous ces rallidés sont très farouches et se déplacent la nuit, aussi ce n’est pas facile d’en acquérir le jizz. Pour comparer les uns et les autres, il est nécessaire d’utiliser un guide ornithologique.
Essayons une comparaison entre la photo de l’oiseau mystère 45-1 et les représentations des oiseaux de la liste ci-dessus.
Chez le Râle d’eau nous notons un long bec. Ce n’est pas le cas de l’oiseau mystère 45-1.
Les Marouettes sont toutes de petite taille. La Marouette ponctuée est de la taille d’une Grive musicienne Turdus philomelos et les deux autres sont tout juste plus grandes que le Moineau domestique Passer domesticus. L’oiseau mystère a une taille supérieure à celle d’une Grive musicienne. Sur la photo, le poteau peut nous aider à apprécier la taille.
La Talève sultane est presque deux fois plus grosse que l’oiseau mystère 45-1. Autre élément important, le bec de la Talève sultane est énorme et n’offre pas de comparaison avec celui de l’oiseau mystère 45-1.
La Foulque macroule adulte possède une plaque frontale blanche qui devrait être visible sur la photo d’oiseau mystère 45-1 et cette espèce possède en outre, des doigts lobés. Ces éléments sont visibles sur la photo suivante.
Foulque macroule, Le Lac, Parc du Sausset (Aulnay-sous-Bois/ Villepinte) (93), le 01/03/2005, Daniel Pareuil.
La dernière espèce en lice est la Gallinule poule d’eau. D’ailleurs, au niveau de l’aile de l’oiseau mystère 45-1, nous pouvons apercevoir une vague ligne blanche brisée, traversant de biais les flancs. Cet indice de plumage est propre à la Gallinule poule d’eau.
L’oiseau mystère 45-1 est une Gallinule poule d’eau Gallinula Chloropus.
Voici un adulte en plumage nuptial.
Parc ornithologique du Marquenterre (St-Quentin-en-Tourmont) (80), le13/05/2005, Daniel Pareuil.
L’ensemble du plumage est sombre tirant sur le gris et le noir avec des couvertures alaires brun foncé.
Les pattes sont jaunes verdâtres, le front et le bec sont rouges, ce dernier se terminant par une pointe jaune.
La ligne blanche brisée sur les flancs est bien visible, ainsi que les sous-caudales latérales blanches de la queue.
La queue est assez longue et le triangle noir, encadré des sous-caudales latérales blanches, est un bon indice pour différencier rapidement Gallinule poule d’eau et Râle d’eau, lorsqu’ils disparaissent furtivement dans la végétation aquatique.
Sablière, île de Nouan (St-Laurent-Nouan) (41), le 21/06/2008, Daniel Pareuil.
Bien souvent, sur l’eau, la queue de la Gallinule poule d’eau est relevée, ce qui la différencie rapidement de la Foulque macroule.
Mâle et femelle sont peu différentiables.
Hors période nuptiale, les couleurs du bec et du front sont plus ternes.
Sablière, île de Nouan (St-Laurent-Nouan) (41), le 21/06/2008, Daniel Pareuil.
Les poussins ressemblent à ceux de la Foulque macroule, la collerette jaune brunâtre en moins.
Moulin de Cougnaguet (Calès) (46), le 17/07/2004, Daniel Pareuil.
Mais au fait, quel est l’âge de l’oiseau mystère 45-1 ?
Compte tenu des couleurs écrasées par l’éclairage violent, ce n’était pas facile du tout.
Un plumage d’adulte et un bec sombre indiquent probablement que l’oiseau mystère 45-1 est dans sa deuxième et dernière année d’immature.
Voyons le plumage d’un juvénile ou immature en première année.
Tanne Ronde, réserve naturelle de Moëze-Oléron (Moëze) (17), le 03/09/2009, Daniel Pareuil.
Les couvertures alaires sont brun foncé, et le blanc des sous-caudales latérales de la queue encadre un triangle sombre, comme chez l’adulte. Mais son plumage est davantage brunâtre et le menton et la gorge sont blancs.
La Gallinule poule d’eau est présente là où la végétation borde l’eau douce. Ce peut être une toute petite mare et elle utilise la végétation proche pour se cacher.
Beaucoup moins farouche que les Râle d’eau, Marouettes s.p. et Talève sultane, elle est assez facilement observable de jour, particulièrement dans les parcs urbains.
Elle se nourrit de végétaux aquatiques et terrestres (tiges, feuilles et graines), mollusques, araignées, insectes, têtards.
Très à l’aise sur l’eau, elle nage, marche et court sur la végétation aquatique.
En nageant ou en marchant, elle hoche la queue.
Observée souvent au sol où sur l’eau, elle a néanmoins une bonne capacité de vol.
L’oiseau est commun, mais pas facile à recenser lors des inventaires, comme en témoignent les résultats de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées.
Voici le lien :
http://www.premiumwanadoo.com/naturemp/ATLAS_ORNITHO/colum.php?Page=Gal_pou
A bientôt et avec plaisir.