La Mulette perlière ou Moule perlière affectionne les eaux courantes limpides et oligotrophes (pauvre en éléments nutritifs) des terrains cristallins. Le substrat du lit mineur doit être composé de graviers et de sables pour l’installation de cette espèce.
Répartition dans le monde, en Europe et en France (COCHET 2004 & GEIST 2005) :
Dans le Lot, la Mulette perlière est présente dans quelques cours d’eau du Ségala.
L’eau est donc de bonne qualité, ce qui est favorable à beaucoup d’espèces. Ces Mulettes ont été photographiées dans un cours d’eau riche en herbiers aquatiques dominées par le Myriophylle à fleurs alterne (Myriophyllum alterniflorum, plante très rare dans le Lot) et le Callitriche en crochets (Callitriche hamulata), végétation d’intérêt communautaire.
Sur un de ces herbier, une exuvie de Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii).
Le Saumon (Salmo salar) et la Truite (Salmo trutta) sont les poissons hôtes de la Mulette perlière : les glochidies (=larves) s’enkystent dans les branchies du poisson pendant une période variable qui dépend de la température. Les glochidies restent, pour la plupart, entre 20 et 60 jours, d’autres entre 7 et 10 mois. Suite à cette phase, le juvénile d’environ 0,5 mm, se laisse tomber au fond du lit puis s’enterre jusqu’à 20 cm. Il y reste environ 5 ans, jusqu’à atteindre une taille de quelques centimètres, puis poursuit sa croissance sur le substrat. La maturité est atteinte à environ 20 ans ; les adultes peuvent vivre jusqu’à 100 ans. La caractérisation de la relation entre la Mulette perlière et son poisson-hôte est toujours discutée (ex. GEIST 2005). Si la glochidie peut être considérée comme un parasite, le fait que les moules aient un impact positif sur la qualité de l’eau par leur rôle de filtration et que les tapis de moules produisent un habitat favorable pour les jeunes stades des salmonidés et pour leurs proies (invertébrés) conduit ZIUGANOV & NEZLIN (1998) à considérer cette relation comme une « symbiose proto-coopérative ».
La Mulette perlière est sédentaire. Sa dispersion s’effectue principalement par les poissons hôtes à l’état larvaire, et lors des crues.
Cette espèce est menacée d’extinction dans le monde d’après la cotation UICN ; elle est protégée en France (art 2) et en Europe (annexes II et V de la Directive Habitat).
Elle bénéficie d’un Plan National d’actions (2012-2017) téléchargeable ici