Collemboles

Neanura muscorum

Samedi 27 novembre 2010, par Jean-Pierre Jacob // 556. Les Collembolles

Neanura muscorum, il m’ a fallu une bonne loupe de botaniste pour déceler sa silhouette caractéristique.

Mais revenons au début de l’observation.

Elle débute par une promenade le long des lisières boisées d’ une prairie naturelle près du Causse de Nuzejouls

Facilement confondu par leur couleur avec les nombreuses feuilles mortes qui parsèment l’herbe, de petits champignons isolés mais proches peuvent être ramassés.

Moins avancés, je remarque qu’ils ne sont pas déprimés au centre. A la maison, une recherche dans mes livres et sur les sites Internet m’oriente dans la catégorie des Champignons de prairie vers le genre Entoloma. Difficile d’aller plus loin sans au moins faire déposer une sporée, sur une feuille de papier blanc ce que je m’empresse de faire.

Une nuée de petits points noirs mobiles se déplace alors autour du chapeau et du pied séparés. J’ai l’intuition de très petits animaux articulés (= Arthropodes) présents entre les lamelles humides, tombant au moment de la manipulation sur le papier où ils deviennent alors très visibles. Je n’irai pas plus loin dans les identifications, soupçonnant tout de même, vue la taille, l’appartenance aux Collembolles

Deux jours après, j’ai repris ma feuille de papier : décevantes, les sporées !. le papier a été remisé dans une pièce trop chaude et surtout à atmosphère trop séche.

De plus, les conditions de vie offertes aux Collembolles, habitués des atmosphères assez humides des litières de feuilles mortes n’étaient pas convenables. Résultat prévisible : les Collemboles peu mobiles ont séché sur place et sont encore présents immobiles sur le papier et peuvent ainsi être observés facilement à des grossissements plus forts.

La présence de deux grosses antennes caractéristiques à l’avant et d’un corps où les pattes sont peu visibles me ménent à Neanura muscorum.

D’autres photos et l’assurance d’un animal anciennement classé parmi les insectes fort répandu me ménent à cette détermination dans un groupe un peu méconnu par le grand public à cause de sa taille essentiellement, mais qui conserve une grande importance dans la transformation des matières organiques et les évolutions des sols.

Etres vivants minuscules détruits en passant lorsqu’on répand des entrants chimiques, ils font partie de cette "biodiversité ordinaire" bien mal repérée, inexistante dans les listes d’espèces protégées, masquée bien que plus présente dans les listes d’habitats "prioritaires" : c’est la première à disparaître dans l’indifférence lorsqu’on creuse, pour les fondations d’une maison, pour la mise en place d’une nouvelle route, d’une voie ferrée, pour le démarrage d’une nouvelle carrière…..etc…,bref lorsque l’espèce humaine entame ses démolitions habituelles, justifiées ou non, du milieu naturel…

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