Photos réponse 56-2

Serin cini Serinus serinus

Lundi 6 août 2012, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Ce qui frappe l’œil, au prime abord, chez cet oiseau mystère 56-1, c’est la couleur jaune citron de la poitrine et d’une bonne partie de la tête.

Pour éclaircir le mystère, nous pourrions de suite reconstituer une liste d’oiseaux dont la couleur jaune apparaît dans le plumage, ou bien feuilleter notre guide. Nous nous arrêterions sans doute, parmi les passereaux, sur : Loriot d’Europe, Bergeronnettes printanière ou citrine ou des ruisseaux, Pouillot siffleur, Hypolaïs polyglotte ou ictérine, Mésanges charbonnière ou bleue, Chardonneret élégant, Verdier d’Europe, Tarin des aulnes, Venturon montagnard, Serin cini, Bruants jaune ou zizi ou mélanocéphale…J’en ai probablement oublié !

Nous y arriverions, car pour bon nombre d’oiseaux cités ci-dessus, la couleur jaune est présente dans le plumage, aux côtés de couleurs remarquables et différentes de celles de l’oiseau mystère 56-1.

Mais essayons de procéder différemment.

Il y a la taille de l’oiseau. En comparant avec la végétation environnante, nous comprenons qu’il s’agit d’un petit passereau.

La silhouette, l’allure, c’est le « jizz », pour ceux qui ont la connaissance de l’espèce.

Sinon, il faut, « Le Guide Ornitho » ouvert, rechercher les différents éléments remarquables que nous montre l’oiseau, comme le ferait un peintre animalier, en analysant par la forme, la taille et les couleurs toutes les parties de l’oiseau du bec à la queue.

L’oiseau mystère 56-1 possède un bec particulier : il est court, épais et de couleur sombre.

Les flancs sont striés.

La tête et la poitrine sont jaunes.

Il semble y avoir deux barres alaires.

Cela est suffisant pour identifier un mâle de Serin cini Serinus serinus.

Il y a d’autres critères, pas visibles sur cette photo, que nous verrons par la suite.

L’oiseau mystère 56-1 est un Serin cini Serinus serinus.

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 19/07/2012, Daniel Pareuil.

L’oiseau le plus proche en ressemblance serait le mâle de Tarin des aulnes Carduelis spinus. Mais le bec de ce dernier est plus long et plus fin, le dessus de la tête est noir et les ailes ne sont décorées que d’une seule et large barre alaire jaune.

C’est probablement en vol qu’il est plus délicat de les distinguer. Dans ce cas, il faut noter les barres alaires et les côtés de la queue. Ceux-ci sont sombres chez le Serin cini et jaunes chez le Tarin des aulnes.

Le Serin des Canaries Serinus canaria a une plus longue queue, un bec couleur chair, et le jaune verdâtre de la poitrine descend jusqu’au ventre.

Mais que cherchait, que voulait faire l’oiseau mystère 56-2 ?

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 19/07/2012, Daniel Pareuil.

Ces derniers temps, il faisait chaud, voire très chaud. Il était important pour lui de boire ou de se baigner.

Il a descendu tranquillement le long de la tige qui rentrait dans l’eau, pour pouvoir se désaltérer à petites gorgées.

Cette technique est utilisée régulièrement par l’HypolaÏs polyglotte pour boire et se baigner.

Nous voyons là tout l’intérêt de conserver une haie bordant en partie les mares et de laisser quelques branches tomber vers l’eau.

La haie permet à certains oiseaux farouches d’accéder à l’eau (Fauvettes, Rossignol philomèle, Accenteur mouchet…).

Les Hauts Bois (Mer) (41), le 29/05/2011, Daniel Pareuil.

Mâle chantant. Il chante à découvert, dans les parties hautes d’un arbre ou bien à partir d’une antenne de télévision. Il affectionne les villages avec des jardins, vergers, grands arbres.

Le nid, confectionné avec des herbes, de la mousse, du lichen et garni de duvet, est caché dans un arbre (souvent un conifère).

Le Cloup, Magès (Rocamadour) (46), le 29/05/2008, Daniel Pareuil.

Mâle chantant, ailes tombantes pour mettre en évidence son croupion jaune.

Le croupion jaune est un autre élément de détermination pour aller vers l’espèce. Mais attention, d’autres passereaux ont également un croupion jaune. Ce critère doit donc être accompagné d’un autre, tel le bec court et sombre pour le Serin cini.

Lors des parades nuptiales, les mâles mettent en évidence les éléments indicatifs de l’espèce.

Le Cloup, Magès (Rocamadour) (46), le 29/05/2008, Daniel Pareuil.

Sur cette photo, presque tous les éléments permettant la détermination de l’espèce sont visibles :

Queue échancrée.

Croupion jaune.

Bec court, épais et sombre.

Tête en partie jaune.

Double barre alaire.

Les flancs striés ne sont pas visibles

La queue échancrée chez les passereaux nous oriente vers les Fringilidés, famille à laquelle appartient le Serin cini ou les Embérizidés (Bruants).

Les Hauts Bois (Mer) (41), le 28/07/2011, Daniel Pareuil.

La femelle est moins colorée que le mâle.

Les Hauts Bois (Mer) (41), le 24/08/2011, Daniel Pareuil.

Et le juvénile encore moins coloré. Celui-ci présente néanmoins une tête et une poitrine lavée de jaune.

L’espèce est granivore et se nourrit de graines de plantes herbacées et d’arbres.

(Taverny) (41), le 25/01/2005, Daniel Pareuil.

Mâle ou femelle à la mangeoire. L’hiver, l’espèce fréquente les mangeoires. Elle n’est pas hivernante dans les zones de relief, et dans le département du Lot il faut attendre le printemps pour la revoir.

Si par hasard, vous aviez observé le Serin cini sur votre mangeoire, dans le département du Lot, signalez le moi, c’est très intéressant !

A bientôt et avec plaisir.

Répondre à cet article