Moitié moins de pesticides en 2018 : objectif à maintenir

F.N.E. : Nous ne pourrons pas nous passer du plan Ecophyto

Communiqué de presse de F.N.E du 25 Juillet 2012

Samedi 28 juillet 2012 // 6. Semences et pesticides.

Mercredi 25 juillet 2012

Moitié moins de pesticides en 2018 : on ne remet pas en cause les engagements

Le Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a déclaré que la France était « en incapacité d’atteindre » l’objectif de réduction de 50 % de l’usage de pesticides. Pour France Nature Environnement, cet objectif vital doit être maintenu.

Diviser de moitié d’ici 2018 : un objectif âprement négocié

L’objectif du plan Ecophyto de réduire de 50% l’usage des pesticides a été négocié et signé par toutes les parties prenantes lors du Grenelle de l’Environnement en 2007, y compris les acteurs de la filière agricole. Pour FNE, il n’est plus temps de revenir sur l’objectif. « Les concessions, FNE les a faites au moment du Grenelle » explique Jean-Claude Bévillard, vice-président de la fédération en charge des questions agricoles. « L’objectif de réduire l’usage des pesticides de moitié a été validé par tous les participants, y compris le monde agricole. Le problème n’est pas l’objectif mais la volonté politique pour l’atteindre. »

Réduire, c’est bon pour l’environnement et pour le revenu agricole.

Dans l’étude Ecophyto R&D publiée en 2009, l’INRA a démontré qu’il était possible de réduire de 30% l’utilisation des pesticides sans perte de revenu pour les agriculteurs et sans modifier les systèmes de culture. Une gestion plus économe des pesticides permet de diminuer les charges, et d’augmenter ainsi les marges dégagées, comme l’ont compris les agriculteurs qui optent pour l’agriculture de Haute Valeur Environnementale (HVE). Or les chiffres publiés par le Ministère de l’agriculture en octobre 2011 montrent une augmentation de près de 3% de l’usage des pesticides sur les 3 dernières années. C’est-à-dire à l’opposé de l’objectif de réduction de 50% du plan Ecophyto.

- 50% de pesticides : une question de santé publique

France Nature Environnement demande donc de maintenir l’objectif de réduction de 50%, et d’activer dès à présent des leviers efficaces pour amorcer une réduction de l’usage des pesticides au-delà des seuls agriculteurs .

Pour Claudine Joly, administratrice de FNE, « le problème ne vient pas de l’objectif, mais de la mise en œuvre. Tous les acteurs ne jouent pas le jeu du plan Ecophyto et ce mauvais signal va aggraver la situation. Réduire l’usage des pesticides est une priorité pour des raisons de santé des agriculteurs qui les utilisent et des consommateurs et des applicateurs, de pollution des eaux et des sols, d’atteinte à la biodiversité. C’est une vraie question de santé publique et de survie de notre modèle agricole, nous ne pourrons pas nous passer des pollinisateurs ».

Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « Nous ne pourrons pas nous passer du plan Ecophyto. Pour la première fois, un plan opérationnel de réduction des pesticides faisant l’unanimité est mis à disposition de tous les acteurs. Il s’agit de le prendre à bras le corps et de se donner tous les moyens d’atteindre ses objectifs. Quand demain, nous aurons réduit de 50% l’utilisation des pesticides, nous verrons fondre le coût santé/environnement supporté par l’ensemble de la société. Les professionnels, les consommateurs et les abeilles ne s’en porteront que mieux. »

La fédération demande ainsi

Aux coopératives et au négoce agricole de développer un conseil aux agriculteurs conduisant à une réduction de l’utilisation des pesticides.

A la grande distribution et à l’agroalimentaire de revoir les cahiers des charges qui imposent aux agriculteurs des produits irréprochables.

Aux décideurs politiques de s’engager fortement dans la mise en œuvre du plan Ecophyto et d’intégrer ses objectifs dans la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC).

P.-S.

Actualité du probléme des épandages aériens dans les Landes : article du 27 07 2012 dans Sud Ouest

Extrait de cet article le point de vue d’un syndicaliste paysan qui pointe les problémes qui peuvent aussi se poser et nous donner à réfléchir :

La Coordination rurale des Landes - syndicat agricole indépendant - a rappelé hier, « qu’il est contreproductif de pointer systématiquement du doigt les agriculteurs ». Nicolas Jaquet, responsable du syndicat, a même tenu à préciser « que les agriculteurs sont soumis aux instructions des conserveries qui, elles-mêmes répondent à la demande du grand public. Elles ne peuvent pas se permettre de laisser des chenilles dans les boîtes de conserve ». Pour réduire l’utilisation des pesticides, la solution pourrait venir de l’amélioration des systèmes de tri après récolte (en conserverie) et du développement de l’épandage biologique : « L’épandage aérien n’est qu’une technique d’épandange parmi d’autres. Je ne vois pas réellement où est le problème. Ce sont les produits pulvérisés sur les cultures qui doivent être encadrés ». Toujours selon la Coordination rurale des Landes, la position radicale de certains écologistes face à l’épandage pourrait être « une aubaine pour les lobbies partisans des organismes génétiquements modifiés (OGM).

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