Photos réponse 54-2

Bergeronnette printanière Motacilla flava

Mercredi 16 mai 2012, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Parfois, il faut prendre un temps de réflexion, bravo Marie-Louise Vieille !

Les nuances jaune et jaune/vert attirent l’œil. L’hiver, Verdier d’Europe Carduelis chloris et Tarin des aulnes Carduelis spinus fréquentent nos mangeoires et nous apprenons à bien les connaître.

Ces deux oiseaux font partie de la famille des Fringillidés. Dans cette famille, ils ont tous l’extrémité de la queue échancrée.

L’oiseau mystère 54-1, lui, n’a pas une extrémité de queue très échancrée, seulement une petite amorce. Un plumage usé probablement.

Il vient de faire un long parcours. A partir de l’Afrique, il a dû traverser le Sahara, la mer Méditerranée et arriver dans le département du Lot. Son voyage n’est malheureusement pas terminé.

Pour qu’il le soit, il faudrait que la Prairie Grande, près du plan d’eau du Tumulus à Gramat (46) soit maintenue prairie humide.

Mais ne rêvons pas et revenons aux détails de plumage des Verdier d’Europe et Tarin des aulnes. Ceci étant dit, je vous ai fait déjà quelques confidences sur l’oiseau mystère 54-1.

Hormis l’échancrure de la queue, le Tarin des aulnes est strié sur le dos et les flancs, possède de larges barres alaires et sa tête n’est pas grise. La base de la queue du Verdier d’Europe et du Tarin des aulnes est ornée de jaune. Ces deux oiseaux ont une queue relativement courte. C’est sans doute là, la clé ouvrant la bonne piste.

Cette queue assez longue, plus facile à détecter sur une vue de profil, est une caractéristique, entre autres, des Motacillidés et particulièrement des Bergeronnettes.

Quatre espèces de Bergeronnettes peuvent être observées dans notre pays :

-  Bergeronnette grise Motacilla alba et différentes sous-espèces.

-  Bergeronnette printanière Motacilla flava et différentes sous-espèces.

-  Bergeronnette citrine Motacilla citreola, rare en France.

-  Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea.

La Bergeronnette grise nominale ou type, Motacilla alba, et ses sous-espèces ne possèdent pas, dans le plumage, de jaune ou de jaune/ vert.

Le dos de la Bergeronnette citrine est gris.

Quant à la Bergeronnette des ruisseaux, si les parties inférieures du plumage sont jaunes, le dos et la tête sont gris.

Vous l’aurez compris, il ne nous reste que la Bergeronnette printanière, qui a un dessus de tête gris, un dos jaune/vert, des parties inférieures jaunes, des rémiges* noires liserées de blanc, et des rectrices* noires dont les extérieures sont bordées de blanc. Les pattes de l’oiseau mystère 54-1 sont noires et nous pouvons apercevoir sur la photo, à hauteur de l’œil, un petit trait blanc, le sourcil.

Il n’en faut pas plus pour faire de l’oiseau mystère 54-1, un mâle de Bergeronnette printanière.

L’oiseau mystère 54-1 est une Bergeronnette printanière Motacilla flava.

Plan d’eau du Tumulus (Gramat) (46), le 26/04/2012, Daniel Pareuil.

Avec la tête, c’est plus facile !

La gorge blanche, des parotiques** grises et un sourcil blanc bien marqué à l’avant et à l’arrière, indiquent un mâle de l’espèce nominale Motacilla flava flava.

Si, chez les bergeronnettes, la queue est longue, c’est la Bergeronnette printanière qui a la queue la plus courte. Celle de la Bergeronnette des ruisseaux étant la plus longue.

La Bergeronnette printanière se nourrit d’insectes, particulièrement d’araignées.

Elle niche au sol, dans les prairies humides, les marais ou les cultures de céréales des grandes plaines.

Dans le département du Lot, elle n’est que de passage. Elle migre de jour, pratiquant une migration « rampante », c’est-à-dire par petites étapes, là où c’est possible, sur le continent. Elle se ravitaille au fur et à mesure de son avancement.

Marais de la Guittière (Talmont-st-Hilaire) (85), le 30/04/2010, Daniel Pareuil.

Voici la femelle. Son dos est gris brunâtre olivâtre, les parties inférieures sont blanches teintées de jaune.

Plan d’eau de Pierrefite, Planèze de St-Flour (Talizat) (15), le 09/09/2005, Daniel Pareuil.

Deux juvéniles et une femelle (à droite).

Chez les juvéniles, le dos est franchement beigeâtre et les parties inférieures sont très peu jaunes.

Ils ressemblent aux juvéniles de Bergeronnettes grises.

La Bergeronnette printanière comprend de nombreuses sous-espèces, certaines ayant été admises au rang d’espèce.

La différenciation s’effectue chez les mâles en plumage nuptial, au niveau de la tête : gorge, parotiques, dessus de tête, calotte, sourcil… passionnant !!

D940, Renclôture Elluin (Noyelles-sur-Mer) (80), le 14/05/2011, Daniel Pareuil.

Bergeronnette Flavéole Motacilla flava flavissima. Espèce, actuellement.

Elle est caractérisée par une tête jaune, y compris gorge et sourcil, une calotte vert/jaune et des parotiques vert/jaune avec une tache jaune au milieu.

Sansouire du Grau de Piémanson, Camargue (Arles) (13), le 04/05/2008, Daniel Pareuil.

Bergeronnette d’Italie Motacilla flava cinerocapilla. Espèce, actuellement.

Elle est caractérisée par un dessus de tête gris cendré, des parotiques gris ardoisé, une quasi absence de sourcil et une gorge blanche.

Baisse de Cinq cents Francs, Camargue (Arles) (13), le 02/05/2012, Daniel Pareuil.

Bergeronnette « méridionale » Motacilla flava cinerocapilla x iberiae probable.

Hybride entre la Bergeronnette d’Italie et la Bergeronnette ibérique.

Proche de cinereocapilla, mais le reste de sourcil blanc à l’arrière de l’œil rappelle iberiae.

Pour plus d’information, voir l’article de P. J. Dubois : « A propos de l’identification de la Bergeronnette d’Italie Motacilla flava cinereocapilla », publié dans le dernier numéro de la revue « Ornithos » (19-2).

Cas d’hybridation d’une Bergeronnette printanière Motacilla flava et d’une Bergeronnette citrine Motacilla citreola.

Marais en réserve naturelle, chemin de la ferme du Râle (Couteranges) (10), le 30/06/2010, Daniel Pareuil.

La femelle à droite nourrit un juvénile tout juste volant.

Noter les larges barres alaires de la femelle Bergeronnette citrine.

Marais en réserve naturelle, chemin de la ferme du Râle (Couteranges) (10), le 30/06/2010, Daniel Pareuil.

Ce juvénile a également les larges barres alaires de la femelle. Un autre avait un sourcil jaune plus marqué. Par ailleurs, ils ressemblent aux juvéniles de Bergeronnette printanière.

Peut-être un peu compliqué, me direz-vous, mais passionnant, je l’espère.

A bientôt et avec plaisir.

* Rémiges, rectrices : plumes de vol des ailes et de la queue.

** parotiques : joues, cou.

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1 Message

  • Photos réponse 54-2 18 mai 2012 23:16, par VIEILLE M-Louise

    Je suis contente d’avoir persévéré dans ma recherche….
    Merci à M. Pareuil pour ces belles photos et ses explications passionnantes.
    M-L Vieille

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