Photos réponses 51-2

Fringilla coelebs

Lundi 20 février 2012, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

L’oiseau mystère 51-1 tenait davantage de la devinette, je vous l’accorde.

Le croupion vert olive, la double barre alaire, le statut de l’espèce, son comportement à la mangeoire étaient des indices clés pour la découverte de l’espèce.

On pouvait également, en fonction de ces indices, faire son choix sur la seule photo montrant des oiseaux.

Sur cette photo, étaient présentes les espèces suivantes :

-  Pinson du Nord Fringilla montifrinilla : cinq femelles.

-  Verdiers d’Europe Carduelis chloris : deux mâles.

-  Pinson des arbres Fringilla coelebs : deux femelles (une au centre et l’autre en haut).

Le Verdier d’Europe possédant des barres alaires jaunes (ailes fermées) et le Pinson du Nord, un croupion blanc, n’étaient pas l’espèce correspondant aux indices cités auparavant : croupion vert olive et double barre alaire.

Tout cela n’a pas échappé à MME Vieille qui a fourni la bonne réponse.

L’oiseau mystère 51-1 est un Pinson des arbres Fringilla coelebs.

L’hiver, les Pinsons des arbres forment des grands groupes se nourrissant dans les cultures et jachères. D’autres espèces les rejoignent, telles : Pinson du Nord, Verdier d’Europe, Chardonneret élégant Carduelis carduelis, Linotte mélodieuse Carduelis cannabina, Serin cini Serinus serinus, Moineaux friquet et soulcie Passer montanus et PetroEmbenia petronia, Bruants des roseaux, zizi, jaune et fou Emberiza schoeniclus, Emberiza circlus, Emberiza citrinella et Emberiza cia…(j’en oublie sûrement.)

Ceux qui effectuent le Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs (S.H.O.C.) auront probablement rencontré les Pinsons des arbres au cours de leurs deux prospections, voire trois cette année, sur les parcelles qu’ils ont choisies.

Pour en savoir plus :

http://vigienature.mnhn.fr/page/suivi-hivernal-des-oiseaux-des-champs-shoc

C’est également sous les mangeoires hivernales que nous pouvons faire connaissance avec le Pinson des arbres.

La Bontat (Gramat) (46), le 28/02/2004, Daniel Pareuil.

Voici le mâle dans une ambiance hivernale.

Le dos est brun, la poitrine et le ventre sont rouge brique, l’encolure, la nuque et la calotte sont gris bleuté, une barre blanche double est visible sur l’aile et des liserés jaunes bordent les rémiges tertiaires.

Son bec est couleur chair.

La Bontat (Gramat) (46), le 19/12/2009, Daniel Pareuil.

Et voilà la femelle dans une ambiance hivernale.

Son plumage brun gris est plus terne. Il est plus clair pour les parties inférieures avec un mélange de chamois. Nous retrouvons la double barre alaire blanche et les liserés jaunes sur les tertiaires de l’aile fermée.

Avec cette photo, nous comprenons mieux l’origine des traces laissées dans la neige par l’oiseau mystère 51-1.

L’espèce semble affectionner le contact avec la neige et l’oiseau mystère 51-1 a probablement pris un bain de neige.

L’espèce est à la fois granivore et insectivore. Nous verrons qu’elle est également frugivore.

Granivore : en hiver ce n’est pas facile, nous la retrouverons donc sous les mangeoires, récupérant ce que les autres espèces ont laissé tomber.

Insectivore : en hiver, c’est encore moins facile. Se procurer un peu de graisse pour faire le plein de carburant et passer la nuit par temps de gel mérite tous les efforts.

La Bontat (Gramat) (46), le 14/02/2012, Daniel Pareuil.

Ici, un mâle pratique un bref vol stationnaire pour prélever une becquée de margarine. Au vu du nombre de tentatives, pas toujours couronnées de succès, il faut croire que le bilan doit être positif. Les femelles font de même. Mais tous les individus ne pratiquent pas de la même façon : certains utiliseront les pattes, d’autres arrivent à s’accrocher, comme le fait la Mésange bleue Cyanistes caeruleus, d’autres restent au sol et récupèrent les petits morceaux de graisse qui tombent.

Ils se copient les uns les autres et même entre espèces différentes.

Regarder ainsi se débrouiller les oiseaux aux mangeoires permet, avec beaucoup d’imagination, de se représenter la théorie de l’évolution.

Profitons de cette photo où l’oiseau, en ouvrant les ailes, met en évidence la double barre alaire blanche et le croupion vert olive.

Nous pouvons également bien voir les liserés jaunes des rémiges tertiaires.

A noter les rectrices externes bordées de blanc qui font partie des indices d’identification en vol. (Attention, beaucoup d’espèces ont des rectrices externes bordées de blanc. A lui seul, cet indice n’apporte rien.)

Je vous avais indiqué que le bec changerait de couleur à l’approche de la période nuptiale.

La Bontat (Gramat) (46), le 15/02/2012, Daniel Pareuil.

A la date de la photo, le bec de ce mâle est couleur chair.

La Bontat (Gramat) (46), le 05/03/2006, Daniel Pareuil.

En rapport à la saison, vingt jours séparent les deux photos. Ici, le bec de ce mâle est gris bleu.

Notre oiseau est bien équipé pour arpenter le terrain !

Au printemps, en été, son chant, decrescendo avec un petit motif final revigorant, est facilement discernable. Il est fréquemment entendu.

La Bontat (Gramat) (46), le 05/05/2011, Daniel Pareuil.

Mâle en train de chanter. Je vous prie de m’excuser pour le raté de la photo, mais je pense qu’elle est tout de même intéressante.

Notez la tête basculée en arrière et la gorge gonflée. Les sons sont émis lorsque les membranes de la syrinx vibrent au passage de l’air expiré. Sur la photo, j’ignore si l’oiseau est dans la phase aspiration ou expiration.

Chez la Huppe fasciée Upupa epops, par exemple, les sons sont émis lorsque l’oiseau baisse la tête. Chez le Pinson des arbres, je ne sais pas. Si vous le savez, faites-le moi connaître, je vous en remercie à l’avance.

Le Pinson des arbres est nicheur dans les milieux boisés et les jardins où il trouvera des arbres.

Au début, je vous ai dit que l’espèce était également frugivore.

La Bontat (Gramat) (46), le 06/11/2004, Daniel Pareuil.

Les alises, à l’automne, sont un vrai régal pour lui et d’autres oiseaux, d’ailleurs.

N’hésitez pas à favoriser les arbres à baies dans votre jardin. Ils sont indispensables à la survie de nos amis les oiseaux, tout comme le Lierre, comme l’a évoqué Jean-Jacques Lacroix dans son excellent article :

http://www.lotnature.fr/spip.php?article614

Nous avons bouclé les quatre saisons avec le Pinson des arbres et j’ai dû oublier bien des choses. N’hésitez pas à intervenir pour nous les faire connaître.

A bientôt et avec plaisir.

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