Photos réponse 47-2

Butorides virescens

Lundi 5 décembre 2011, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Tout d’abord un grand merci à Jean-Jacques, Jean-François et MME Vieille pour leurs réponses qui sont très appréciées.

Ce n’était pas simple, l’oiseau mystère 47-1 est de dos et il ne nous montre pas sa tête.

Et sur une photo, il n’est pas facile d’apprécier les tailles.

De plus, il n’apparaît pas dans les guides !

Néanmoins, au regard de la posture dressée (« jizz »), en appréciant la taille par rapport à la végétation, il fallait s’orienter vers la famille des Ardéidés (Hérons).

La couleur blanche du plumage ou la taille de l’oiseau excluait les espèces :

Grande aigrette Casmerodius albus, Aigrettes garzette et des récifs Egretta garzetta et Egretta gularis, Héron garde-bœufs Bubulcus ibis et Héron cendré Ardea cinerea.

Les couleurs du plumage se retrouvent chez le Héron pourpré Ardea purpurea. Mais ce dernier, de plus grosse taille, est plus haut sur pattes.

Les Butors étoilé et d’Amérique Botarus stellaris et Botarus lentiginosus sont de couleur fauve, ils se confondent parfaitement avec les roseaux secs. Ils sont plus trapus et possèdent des pattes puissantes. Leur taille est supérieure à celle de notre oiseau.

Le Bihoreau gris Nycticorax nycticorax se rapproche en taille de l’oiseau mystère, mais il est tout de même plus gros et surtout très trapu. Les couleurs du plumage vont du brun au noir en passant par le gris, suivant l’âge. En aucun cas la couleur pourpre du cou de l’oiseau mystère 47-1 n’apparaît dans son plumage.

La couleur pourpre est également absente du plumage de deux petits hérons ayant une taille très proche de celle de l’oiseau mystère. Il s’agit du Crabier chevelu Ardeola ralloides et du Blongios nain Ixobrychus minutus.

Le Blongios nain est un peu plus petit que l’oiseau mystère 47-1.

Quelles espèces nous reste-t-il ?

En consultant la dernière version du « Guide ornitho », nous trouvons le Héron strié Butorides striata qui ressemble beaucoup, beaucoup à notre oiseau mystère 47-1.

Il nous faut également lire avec attention, dans ce même guide, le texte en regard de la planche concernant le Héron strié. Il renvoie en fin d’ouvrage au Héron vert Butorides virescens, classé dans les occasionnels rares. Malheureusement, il n’est pas illustré.

Un regard sur le site Oiseau.Net :

http://www.oiseaux.net/oiseaux/heron.vert.html

La fiche d’identification n’est pas rédigée.

Vous voyez, en réalité ce n’est pas simple du tout !

L’oiseau mystère stationne actuellement à Iteuil ou à Aslonnes sur les bords de la petite rivière « Le Clain » au sud de Poitiers (86) (La rivière est la limite des deux communes).

Il est désigné actuellement Héron vert, ce qui est fort probable.

L’oiseau mystère 47-1 est donc un Héron vert Butorides virescens.

Voici une photo montrant l’oiseau dans son environnement actuel et permettant d’apprécier la taille, environ celle d’un Pigeon ramier Columba palumbus.

D95, pont sur le Clain (Iteuil) (86) le 26/11/2011, Daniel Pareuil.

Il est en second plan au milieu de l’arbuste, tel que nous le verrions, sans jumelles à 10 ou 15m.

D95, pont sur le Clain (Iteuil) (86) le 26/11/2011, Daniel Pareuil.

Notez : les pattes jaunes, le bec fort et néanmoins effilé, les lores* jaunes verdâtres, la couleur pourpre du cou, le dos gris à reflets verts. Les couvertures alaires semblant frangées de roux tandis que les grandes et moyennes couvertures sont bordées de blanc.

D95, pont sur le Clain (Iteuil) (86) le 26/11/2011, Daniel Pareuil.

Il étire le cou (impressionnant) et hérisse les plumes de la tête. Il manifeste probablement son inquiétude.

D95, pont sur le Clain (Iteuil) (86) le 26/11/2011, Daniel Pareuil.

Le calme revient.

D95, pont sur le Clain (Iteuil) (86) le 26/11/2011, Daniel Pareuil.

Il se recroqueville dans la Jussie.

Son origine probable est l’Amérique centrale ou du Nord.

Son âge : Personnellement, je pense qu’il s’agit d’un deuxième hiver, mais ce n’est qu’une hypothèse de peu de valeur.

Petite cerise sur le gâteau :

De 2006 à 2009 un Héron vert hivernait régulièrement à Berre-l’Etang (13) et estivait aux Pays-Bas. Il a donc été observé juvénile, immature premier hiver, puis deuxième hiver et adulte.

Son identification a été délicate.

Voici ce qu’en dit le rapport sur « les oiseaux rares en France en 2008 » de S. Reeber et le CHN. :

« Ce héron a largement défrayé la chronique, en premier lieu parce qu’il a pris l’habitude d’estiver aux Pays-Bas entre ses différents séjours hivernaux en France, mais aussi en raison des doutes qui ont longtemps persisté sur son identité spécifique… Le risque d’une éventuelle confusion avec un Héron strié B. striatus, dont certaines populations sont particulièrement colorées, est dorénavant levé. L’appartenance subspécifique de ce Héron vert demeure toutefois incertaine, son plumage montrant une pâleur inhabituelle pour la sous-espèce nominale de l’est de l’Amérique du Nord. Des investigations complémentaires sont actuellement en cours pour tenter de répondre à cette question. » (Ornithos 16-5 de Sept. Oct. 2009).

Voici une photo de ce Héron vert en plumage premier hiver, découvert par Chantal Seguin à Berre-l’Etang (13).

Petit canal de la station d’épuration, à l’entrée des salins (Berre-l’Etang) (13) le 04/02/2007, Daniel Pareuil.

Maintenant, cet oiseau étant devenu adulte, il est fort peu probable que ce soit le même qui stationne sur le Clain à Iteuil/Aslonnes (86).

Vous pouvez suivre l’hivernage du Héron vert, grâce au compte-rendu des observateurs, sur le site « www.ornitho.fr Accueil oiseaux rares » ou sur le site de la L.P.O. Vienne, voici les liens :

http://www.ornitho.fr/index.php?m_id=4

http://vienne.lpo.fr/index.php?m_id=1&backlink=retn

Une fois les sites ouverts, cliquez sur le petit appareil photo noir ou sur le bloc-notes blanc, en face "Héron vert".

Le "Nouvel inventaire des oiseaux de France" de P.J. Dubois, P Le Maréchal, G. Olioso, P. Yésou. mentionne une observation de Héron vert sur l’île de d’Hoëdic (Morbihan) (56) le 01/04/1994.

A bientôt et avec plaisir.

* lores : espace entre l’œil et le bec.

Répondre à cet article

4 Messages de forum

  • Photos réponse 47-2 5 décembre 2011 12:33, par Jean-Jacques Lacroix

    Passionnant et si bien documenté ; bravo Daniel et merci du partage. Je n’aurais jamais cru en observant la photo qu’il soit si petit, quoique les tiges de jussie paraissent bien grosses…mais aussi difficile de déposer une règle graduée au pied de l’oiseau que de l’attraper en lui déposant du sel sur la queue.. pub non rémunérée.

    Répondre à ce message

    • Photos réponse 47-2 5 décembre 2011 21:52, par Daniel Pareuil

      Tu as raison Jean-Jacques, le sel sur la queue des oiseaux, c’est pas facile.
      J’en sais quelque chose. Quand j’étais petit, ma mère et mes deux soeurs m’avaient conseillé cette méthode. j’ai essayé en vain…
      Magnifique image !

      Répondre à ce message

  • Photos réponse 47-2 8 décembre 2011 22:09, par VIEILLE M-Louise

    Grossière erreur de ma part …. !
    Merci de ces explications si détaillées
    M-L Vieille

    Répondre à ce message