Photos réponse 46-2

Ardea purpurea

Lundi 14 novembre 2011, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Bravo à MME Vieille Marie-Louise pour sa réponse très pertinente.

Effectivement, le long cou de l’oiseau mystère 46-1 nous incitait à ouvrir le guide, à la page des Hérons et des Aigrettes, famille des Adéidés.

Très rapidement, nous pouvions éliminer, de par la forme longue et étroite du cou, les Hérons de petite taille, tels :

Butor étoilé Botaurus stellaris, Blongios nain Ixobrychus minutus, Bihoreau gris Nycticorax nycticorax, Héron garde-bœufs Bulbulcus ibis et Crabier chevelu Ardeola ralloides. Nous pouvons y ajouter un occasionnel, exceptionnel en France, le Héron vert Butorides virescens.

Egalement, l’Aigrette garzette Egretta garzetta et la Grande aigrette Casmerodius albus, de par leur couleur blanche de plumage, ne pouvaient être retenues.

La forme sombre de l’Aigrette des récifs Egretta gularis méritait une vérification. Mais cette dernière possède une très grande partie de la tête gris plomb uniforme, ce qui n’est pas le cas de l’oiseau mystère 46-1.

Deux concurrents vont s’affronter : Le Héron cendré Ardea cinerea et le Héron pourpré Ardea purpurea.

Il nous faut donc se concentrer sur le détail de la tête de chacun d’eux.

Les becs sont différents, mais pour s’en rendre compte, il faudrait les voir côte à côte et de profil de préférence.

Selon leur âge, les deux espèces peuvent présenter des dessus de tête sombres.

Le Héron cendré juvénile a une calotte sombre et l’adulte un front blanc. Chez le Héron pourpré, à tout âge, la calotte est sombre.

Il y a les côtés bruns roux rosés du cou qui existent chez les adultes des deux espèces. Le côté brun roux rosé du cou du Héron pourpré est traversé par une fine bande noire dans le sens longitudinal. Cette dernière se trouve davantage sur l’avant du cou chez le Héron cendré.

Mais surtout, vous aurez sans doute remarqué ce trait noir qui traverse la tête du Héron pourpré, du bec à la nuque. Il n’existe pas chez le Héron cendré.

L’oiseau mystère 46-1 est un Héron pourpré Ardea purpurea.

Est-ce un adulte ou un immature premier été ? Je pense qu’il n’est probablement pas possible de le déterminer à partir de la photo de l’oiseau mystère 46-1.

Mais voyons si nous pouvons le faire à partir de photos plus complètes du même oiseau.

Etang de la Sous (R.N.Chérine) (St-Michel-en-Brenne) (36), le 27/08/2011, Daniel Pareuil.

Sur les couvertures alaires, il semble subsister un liseré roux et des traces de centre sombre*, traces de juvénilité. Avec prudence nous pouvons penser qu’il s’agit d’un immature premier été.

La huppe noire de l’adulte semble absente, mais elle n’est peut-être pas visible.

Faisons la comparaison avec un Héron pourpré juvénile.

Etang des Landes (Lussat) (36), le 28/07/2010, Daniel Pareuil.

Le brun roux rosé domine, au détriment du gris dans les parties supérieures du plumage et les couvertures alaires possèdent un centre noir.

Les traits noirs du cou et de la tête sont absents ou peu marqués.

Le héron pourpré est adulte au bout d’un an.

Il vit dans les marais et nidifie en colonie dans les roselières. Sa nourriture est constituée de poissons, batraciens et insectes.

Visiteur d’été dans notre pays, il hiverne en Afrique tropicale.

Dans le département du Lot, il n’est pas nicheur, mais parfois, il y est observé de passage.

Il se montre moins que le Héron cendré et nous pouvons constater, avec la photo suivante, qu’il échappe facilement aux regards.

Etang de la Sous (R.N.Chérine) (St-Michel-en-Brenne) (36), le 27/08/2011, Daniel Pareuil.

Notez la position des yeux, de chaque côté du bec. Elle offre à l’oiseau une vision binoculaire, en extrémité de bec, très précise et bien sûr redoutable.

Le bec est plus long et plus étroit que chez le Héron cendré.

Voici quelques liens sur le site qui vous permettront d’en savoir plus sur le Héron cendré et de comparer son bec à celui du héron pourpré.

http://www.lotnature.fr/botanique/spip.php?article1019

http://www.lotnature.fr/spip.php?article363

http://www.lotnature.fr/spip.php?article379

Terminons avec quelques photos d’adultes :

Au printemps,

La Chassagne, mas d’Agon (Arles) (13), le 27/05/2005, Daniel Pareuil

En été,

Etang en face des étangs Piégu et Renard (Mezières-en-Brenne) (36), le 16/07/2009, Daniel Pareuil.

Avec la lumière.

Etang de Monmélier(St-Michel-en-Brenne) (36), le 28/07/2006, Daniel Pareuil.

Surtout, n’hésitez pas à apporter vos connaissances ou témoignages, via : « rajouter vos témoignages ».

A bientôt et avec plaisir !

* Note : Les couvertures alaires sont les plumes qui assurent le recouvrement du corps de l’oiseau.

On appelle :

- Liseré, le bord des plumes.

- Rachis, la tige centrale sur laquelle s’accrochent les vexilles (barbes), qui peuvent être sombres. C’est le centre sombre dont il est question dans le texte.

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