Photos réponse 44-2

Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos

Lundi 26 septembre 2011, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Essayons de faire cette analyse fine de la photo de l’oiseau mystère 44-1, se toilettant, que je vous avais proposé.

Il faut se méfier des effets qui peuvent être engendrés par la contorsion du cou, soulevant des plumes. Mais dans le cas présent, il y a peu d’incidence.

Partons donc sereins !

Au premier abord, les branchages autour de l’oiseau permettent de nous diriger vers un petit passereau, d’une taille allant de celle du Moineau domestique Passer domesticus à celle du Merle noir Turdus merula ou plutôt de la Grive musicienne Turdus philomelos. Sa silhouette « rondouillarde » nous invite à regarder du côté de la famille des Turdidés.

Il y a un contraste assez important entre les parties inférieures et supérieures du plumage. Il est sans doute renforcé par la lumière vive qui frappe la poitrine de l’oiseau, mais reste néanmoins bien net.

Les parties inférieures du plumage sont unies, de couleur blanc grisâtre, et les supérieures, qui comprennent le dessus de la tête, brun roussâtre.

De chaque côté du cou, un dégradé du brun roussâtre semble évoluer vers le gris. Je suis sans doute influencé par la connaissance de la réponse ! Mais cela me semble perceptible, aussi je le signale.

Les pattes sont couleur chair et les extrémités de la queue sont arrondies.

A partir de ces quelques informations, nous pouvons ouvrir le guide à la page des Turdidés : Rougegorge familier Erithacus rubecula, Rossignol s.p., Agrobate roux Cercotrichas galactotes, Gorgebleue à miroir Luscinia svecica, Rougequeue s.p., Traquet s.p., Tarier s.p., Grive s.p., Merle s.p., Monticole s.p. et d’autres espèces plus rares dans notre région.

Le plumage uni des parties inférieures et particulièrement celui de la poitrine, élimine un bon nombre d’espèces ainsi que les juvéniles. Je vous laisse étudier attentivement votre guide !

Le Rougegorge familier est éliminé par son plastron rouge brique, et la femelle de Rougequeue à front blanc Phoenicurus phoenicurus par la couleur sombre de ses pattes.

Il nous reste les Rossignols philomèle et progné et l’Agrobate roux. Chez cette dernière espèce, les parties supérieures du plumage sont plus pâles, c’est à dire chamois roussâtre et nous aurions aperçu le sourcil blanc. L’espèce est rare en France, toutefois elle a été observée cette année en Camargue.

La solution de la femelle de Fauvette à tête noire est intéressante. D’une manière générale, les fauvettes sont plus élancées, mais un oiseau se toilettant peut paraître rondouillard. Chez cette espèce :

- les pattes sont sombres,

- une rupture de couleur nette apparaîtrait entre la calotte rousse et le cou, dans la position de l’oiseau mystère 44-1,

- la couleur du plumage des parties supérieures est davantage brun gris.

Il est très difficile de différencier le Rossignol philomèle du progné et la photo de l’oiseau mystère 44-1 ne le permet pas.

L’oiseau mystère 44-1 est un Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos.

Voici les photos réponses :

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 01/06/2011, Daniel Pareuil.

A présent, c’est plus facile ! Notez le cercle orbitaire pâle.

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 01/06/2011, Daniel Pareuil.

Un chanteur exceptionnel, de jour et de nuit ! Son chant puissant comporte de nombreuses variations, mais des motifs bien particuliers permettent de le reconnaître aisément. Il chante très souvent à couvert.

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 01/06/2011, Daniel Pareuil.

L’espèce se déplace souvent la queue relevée et celle-ci est d’un roux très vif.

Le Rossignol philomèle disparaît souvent très rapidement de notre champ de vision et l’identification doit être quasi instantanée. Pour cela, il faut bien se rappeler du contraste du plumage entre les parties inférieures et supérieures et de la queue rousse.

Mais attention à la queue rousse de la Gorgebleue à miroir ou au plumage roux des parties supérieures de la Bouscarle de Cetti Cettia cetti. Chez cette dernière, les parties inférieures sont plus sombres et il n’y a pas de contraste.

Un précédent oiseau mystère avait présenté le Rossignol philomèle.

Voici les liens :

http://www.lotnature.fr/botanique/spip.php?article1364

http://www.lotnature.fr/botanique/spip.php?article1300

http://www.lotnature.fr/botanique/spip.php?article1383

Et ce petit complément photo concernant le juvénile.

Verger du haut (Mer) (41), le 15/08/2010, Daniel Pareuil.

Il s’agit d’un juvénile tout juste volant. Les parties inférieures grisâtres sont mouchetées, de même que le manteau et les couvertures alaires, brun roux.

La queue rousse n’est pas complète (il manque des rectrices) et les commissures jaunes trahissent la juvénilité. Il a, tout de même, le « jizz » d’un Rossignol philomèle.

Verger du haut (Mer) (41), le 15/08/2010, Daniel Pareuil.

Pour finir, c’est un bel oiseau mystère !

Nous pouvons noter la position de l’œil. Chez les oiseaux qui sont des proies potentielles, elle leur permet, tout en étant de dos, de surveiller leurs arrières.

Les plumes des couvertures alaires sont grises à leur base avec une extrémité brun roux. Ce qui est à l’origine des mouchetures grises du dos. La croissance des plumes assurera un recouvrement et les parties supérieures du plumage apparaîtront entièrement brun roux.

Bravo et merci à Jean-Jacques et Jean-François pour leur réponse.

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Pour faire ou refaire connaissance avec les mares du causse, comme le lac de Tsonoye, (Calès) (46), connaître ou reconnaître leur intérêt ornithologique pour pouvoir les gérer au mieux et réviser quelques critères d’identification pour le plaisir, voici les liens d’une série de photos d’oiseaux mystères et leur réponses :

http://www.lotnature.fr/botanique/spip.php?article1166

http://www.lotnature.fr/botanique/spip.php?article1175

Cette année, j’ai eu la chance d’observer au lac de Tsonoye, en plus des autres espèces précédemment citées : Le Torcol fourmilier Jynx torquilla, le Moineau soulcie Petronia petronia mais surtout la Fauvette des jardins Sylvia Borin. J’ai observé cette dernière à deux reprises, espacées dans le temps et chantant en période de nidification. C’est donc une nidification possible pour l’espèce sur le causse. Nicheuse dans le ségala, nicheuse occasionnelle en limargue et rare sur le causse.

Le Bruant proyer n’a pu pour nom scientifique : Milaria calandra, mais Emberiza calandra.

Avec plaisir.

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2 Messages de forum

  • Photos réponse 44-2 28 septembre 2011 13:44, par jean-jacques Lacroix

    Ouiiiii ! On progresse !!! Merci Daniel c’est bien grâce à tes articles que nous avons davantage d’outils pour l’observation critique de nos amis à plumes. Hier j’ai entendu sans le voir le pic noir dans son registre de sifflet à roulette « treu treu treu » ; Voir ici le site bien documentéavec les enregistrements(en 1er le cri "plaintif" et en second le "sifflet à roulette").
    jjL

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    • Photos réponse 44-2 6 octobre 2011 14:20

      Merci Jean-Jacques. si les articles sont utiles, c’est une bonne chose.
      Très bien pour le Pic noir, il semble bien cantonné. En fin d’hiver, il faudrait reprendre les prospections.
      C’est vrai, le site du CORIF est bien documenté, et je n’en suis pas surpris !

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