Photos réponse 41-2

Tarin des aulnes Carduelis spinus

Mardi 19 avril 2011, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Cet oiseau semble être bien connu par José, qui a fourni la seule réponse.

La photo offrait peu d’indices à l’identification de l’espèce.

Néanmoins, au vu de la taille de l’oiseau et de son support, nous pouvions regarder du côté des petits passereaux.

L’oiseau est de dos, la forme de la queue n’est pas distincte, mais nous pouvons noter que :

1) Les flancs sont striés noirs sur fond blanc et jaune.

2) La teinte dominante des couvertures alaires et du manteau* est le jaune mêlé de vert.

3) L’aile est ornée d’une très belle barre alaire jaune bordée de noir.

4) La base de la queue est jaune.

Les couleurs dominantes jaune et vert, du plumage de l’oiseau éliminent un bon nombre de petits passereaux ayant les flancs striés. Nous pouvons citer : Alouette des champs Alauda arvensis, Cochevis huppé Galerida cristata, certains Pipits Anthus, Moineau soulcie Petronia petronia, Sizerin flammé Carduelis flammea.

Le Verdier d’Europe Carduelis chloris possède des couleurs dominantes vert et jaune dans son plumage, du jaune à la base de la queue mais il n’a pas les flancs striés.

Un autre oiseau, en plumage de premier été, possède des flancs striés et des couleurs dominantes vert et jaune dans sont plumage, c’est le Loriot d’Europe Oriolus oriolus. Mais non seulement il est de taille supérieure à notre oiseau mystère et surtout il ne possède pas cette belle barre alaire jaune bordée de noir.

Parmi les fringillidés, deux espèces se rapprochent du plumage de l’oiseau mystère 41-1.

Il s’agit du Venturon montagnard Serinus citrinella et du Serin cini Serinus serinus.

Examinons le plumage du Venturon montagnard qui comporte une belle barre alaire jaune bordée de noir. Celui des adultes et même du juvénile possède des couleurs dominantes jaune et vert.

Il faut ajouter du gris au niveau du cou et de la nuque pour les adultes et le vert/jaune du manteau et des couvertures alaires du juvénile est mêlé de brun.

Le croupion est jaune, c’est presque similaire à la base de la queue jaune.

Mais les adultes n’ont pas les flancs striés et les stries diffuses sur fond jaune/vert des flancs du juvénile ne sont pas comparables à celles de l’oiseau mystère 41-1.

Venons maintenant au plumage du Serin cini. Celui du mâle, le plus proche de celui de l’oiseau mystère 41-1, a une couleur dominante jaune. Le manteau est fortement rayé et parait sombre, le croupion est jaune, mais pas la base de la queue et les barres alaires jaunes (double) sont fines.

Le seul oiseau dont le plumage possède les indices 1, 2, 3 et 4 cités plus haut, est un mâle de Tarin des aulnes Carduelis spinus.

L’oiseau mystère 41-1 est bien un Tarin des aulnes comme l’a signalé José. Bravo !

Mais attention, pour l’oiseau en vol, c’est un peu plus difficile. Il faut être attentif, aux barres alaires, croupion et se rappeler que : le Serin cini a un bec court, le Venturon montagnard a une queue plus longue, ce qui leur donne une silhouette différente de celle du Tarin des aulnes.

Voici la réponse en images. Ces très belles photos sont de William Vielet. Merci William de nous les faire partager.

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Ici la forme échancrée de la queue est bien visible. C’est un bon indice pour s’orienter vers les Fringillidés.

Les couvertures sous-caudales** sont jaunes.

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Le bec du Tarin des aulnes est très fin. Il lui permet d’aller chercher les petites graines qui se trouvent dans le fruit de l’aulne entre autre.

Ce mâle est en plumage nuptial. Sur la calotte noire, les liserés gris du plumage frais de l’automne, ont disparus par usure.

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Les lisérés gris de la calotte sont encore visibles. Ce mâle est probablement un oiseau de première année.

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Ici nous pouvons comparer le mâle de Tarin des aulnes et le mâle de Verdier d’Europe (en second plan), par le plumage et bien sûr par la taille.

La taille du Tarin des aulnes est comparable à celle d’une Mésange bleue Cyanistes caeruleus.

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Pour le plaisir !

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La femelle de Tarin des aulnes est moins colorée que le mâle, sa poitrine est striée noir sur fond blanc au lieu de jaune chez le mâle et le dessus de la tête n’est pas noir.

La nourriture est en grande partie à base de graines (plus de 60 genres de végétaux), mais aussi d’invertébrés (éphémères, punaises, odonates, hyménoptères, coléoptères, araignées, petits mollusques).

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Plan d’eau (Dégagnac) (46) le 06/01/2010, Daniel Pareuil.

Position parfois acrobatique pour se nourrir en bout de branche et extraire les petites graines du fruit de l’aulne. Ici une femelle.

Le Tarin des aulnes, comme d’autres Fringillidés, picore le mortier et probablement le salpêtre.

Il fréquente les mangeoires, apprécie les miettes de cerneaux de noix et ne se laisse pas intimider.

Observation personnelle, régulière chaque année à Gramat : De novembre à décembre, ils sont en bord de l’Alzou, là où il y a des aulnes. A partir de Janvier, ils viennent à la mangeoire, pas avant.

Je peux les observer jusqu’en avril, se nourrissant dans des bouleaux, mais ce sont sans doute des oiseaux de passage.

Voici mes dernières observations de Tarins des aulnes pour cette année :

Un mâle le 06/04/2011.

Un groupe de six adultes (3 mâles+3 femelles) le 07/04/2011.

Une femelle le 08/04/20011.

Nous pouvons comparer le retour des hivernants (Tarins des aulnes) avec l’arrivée des migrateurs au long court (voir ci-desous) :

Un mâle de Tarier des près Saxicola rubetra le 04/04/2011.

Deux Pouillot fitis Phylloscopus trochilus le 05/04/2011.

Une femelle de Traquet motteux Oenanthe oenanthe le 06/04/2011.

Le Tarin des aulnes est une espèce plutôt grégaire, ses mouvements tout comme sa nidification peuvent être erratiques.

Son étude est difficile.

L’espèce est un nicheur rare et un hivernant commun en France.

Ses zones de nidification sont montagneuses en principe et semblent liées aux conifères. Mais des nidifications intempestives ont eu lieu. Dans le département du Lot nous la connaissons comme hivernante actuellement. Mais la Corrèze et le Cantal, départements limitrophes sont dans ses zones de reproduction, une nidification dans le ségala est probablement possible.

Une petite anecdote pour finir dont je ne suis pas peu fier.

La lecture de la bague métal d’une femelle de Tarin des aulnes au cours de l’hiver 2006. L’oiseau venait se nourrir sur le bord de la fenêtre, la bague était terne et tournait sur la patte. J’ai mis huit jours à lire le code ! L’oiseau avait été bagué en Tchéquie.

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Femelle baguée, observée à Gramat du 25/01/2006 au 05/02/2006, Daniel Pareuil.

A la même période, une Mésange bleue baguée métal se nourrissait sur la mangeoire. J’ai essayé en vain de lire la bague qui était brillante et ne tournait pas sur la patte.

Voir cet article : « Lecture de bagues et leur retour. »

A bientôt et avec plaisir.

* Manteau : ensemble des plumes de couverture du dos de l’oiseau.

**Sous-caudales : plumes de couverture sous la queue (couvertures sous-caudales).

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