Photos réponse 40-2

Merle noir Turdus merula

Jeudi 7 avril 2011, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Il n’aura pas été utile à priori, que je présente une deuxième photo, pour que vous découvriez l’oiseau mystère 40-1.

Mesdames Vieille et Clamens, ont utilisé de bons indices : la longue queue, le plumage brun et le comportement de fouisseur de l’oiseau. Jean-Jacques a tenté une autre piste, mais à la date de la photo, les passereaux ont un plumage d’adulte. Avec attention, il est possible d’apercevoir des restes de plumage juvénile, nous dirons alors dans ce cas, qu’il s’agit d’un oiseau de première année.

Merci à tous les trois pour vos réponses.

Revenons à l’oiseau mystère 40-1, il s’agit bien d’une femelle adulte de Merle noir Turdus merula qui fouille les feuilles mortes pour se nourrir, de vers de terre par exemple.

Voici notre oiseau relevant la tête.

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Gramat (46) le 10/03/2011, Daniel Pareuil.

Nous pouvons noter le cercle oculaire et le bec, tous deux jaune orangé, indiquant un adulte. La poitrine est striée, ce qui peu présenter un risque de confusion pour une première approche, avec une Grive musicienne ou draine Turdus philomelos ou Turdus viscivorus. Néanmoins chez ces deux espèces, la poitrine est tachée de noir sur un fond blanc, ce qui n’est pas le cas de la femelle de Merle noir.

L’oiseau mystère cherchait à se nourrir. Il est possible que ce soit elle que nous voyons sur cette photo, en train de couver (dans ce secteur, il y a deux couples nicheurs).

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Gramat (46) le 31/03/2011, Daniel Pareuil.

Nous pouvons en profiter pour observer les vibrisses autour de la base du bec. Ce sont les petites plumes filaires qui ressemblent à des poils.

Ce même jour, il y avait du monde dans le nid.

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Gramat (46) le 31/03/2011, Daniel Pareuil.

Trois petits becs grands ouverts réclamant pitance.

L’intérieur jaune orangé du bec des poussins stimulerait les parents à les nourrir.

Pour la petite histoire, le lendemain matin, le nid était vide. Un prédateur était passé. Le mâle essayait de faire la chasse aux intrus, mais c’était trop tard.

Malheureusement c’est souvent le cas des premières nichées.

Dans ce roncier cohabitent en nidification : Merle noir, Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla et Rougegorge familier Erithacus rubecula sans problème majeur, pour ce qui est des oiseaux.

Le 04/04/2011, la femelle sous la protection du mâle, ramassait de longues herbes sèches pour recommencer un autre nid dans un autre roncier.

Ces deux dernières photos ont été prises, à bonne distance, à travers une vitre de la maison et sans modifier l’environnement végétal afin de ne pas mettre en péril la nidification*.

Essayons de découvrir cette espèce commune, mais peut-être pas autant connue que nous le pensons.

Commune, oui elle l’est, dans le département du Lot, en France et dans une bonne partie du Monde. Elle a été introduite en Nouvelle-Zélande et en Australie.

Néanmoins G. Olioso signale dans son dernier ouvrage « Grives et merles », qu’il ne contacte pas l’espèce en tant que nicheuse sur sa commune dans l’Aude.

L’espèce est relativement facile à identifier, surtout le mâle. Son plumage est entièrement noir, le bec jaune orangé et un cercle oculaire jaune orangé également, entourant l’oeil devient plus vif à l’approche du printemps.

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Gramat (46) le 19/02/2009, Daniel Pareuil.

En hiver, ce n’est pas toujours facile de trouver à manger !

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Mayrinhac-Lentour (46) le 12/05/2006, Daniel Pareuil.

Au printemps, c’est le territoire, qu’il faut trouver et défendre.

Le chant demande une grande dépense d’énergie.

Nous avons, avec l’aide du jeu, vu comment reconnaître la femelle adulte. Penchons nous sur les juvéniles.

Première remarque, ils n’ont pas le bec et le cercle oculaire de couleur jaune orangé et leur plumage ressemblant à celui de la femelle, est fortement moucheté de brun.

La mue post-juvénile, environ deux mois après le premier envol, remplacera les plumes des couvertures (perte des traces du plumage juvénile). Les plumes de vol, rémiges et rectrices seront remplacées à leur première mue d’adulte après la reproduction.

Un mâle ayant des rémiges brunes est de première année.

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Mer (41), le 01/08/2008, Daniel Pareuil.

Il s’agit d’un juvénile, le bec est noir, notez l’extrémité claire des couvertures alaires. La poitrine est très mouchetée.

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Gramat (46), le 04/11/2004, Daniel Pareuil.

Il s’agit d’un jeune mâle qui ne s’est pas encore reproduit. Le bec commence à être jaune, nous pouvons deviner des rémiges brunes.

Les fruits comme ces alises sont très appréciées.

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Gramat (46), le 22/10/2010, Daniel Pareuil.

Le bec noir et le plumage d’adulte, indiquent une femelle immature. Elle a vécue la mue post-juvénile, et ne s’est pas encore reproduit. Dans ce cas il n’est pas possible de distinguer les rémiges brunes du plumage juvénile.

En ce qui concerne les mœurs, le Merle noir n’est pas un oiseau grégaire, ce qui, en plus des caractéristiques de plumage et de déplacement, le distingue de l’Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris.

Au fur et à mesure que le printemps approche (augmentation de la longueur des jours), le mâle défend davantage son territoire. Le mâle ayant déjà un territoire, doit chasser sans relâche les prétendants. Il est assez rare mais possible, de les voir s’affronter. Tout en se donnant coups de pattes et bec, ils montent ensemble à la verticale.

Les parades nuptiales sont peu visibles et peuvent s’apparenter à une chasse d’un intrus.

Son chant est très mélodieux et élaboré.

C’est la femelle, accompagnée par le mâle, qui choisit le site de nidification.

Elle construit le nid en utilisant de grandes herbes sèches.

Le mâle et la femelle nourrissent les poussins. Après l’envol les juvéniles restent quelque temps dépendant des parents et apprennent à capturer des proies.

Pour la nourriture, il y a bien sûr les vers de terre, des insectes, des larves, escargots et fruits. Le fruit du lierre est une ressource très importante en hiver et au début de printemps.

L’espèce s’adapte très bien au milieu où elle vit.

D’ailleurs l’espèce est d’origine forestière, mais elle a conquis les parcs et jardins des villes.

Un afflux de merles noirs, un matin d’automne, montre que l’espèce peut être migratrice.

Si l’espèce se reproduit assez bien, la prédation reste très importante. Il y a celle de l’homme, particulièrement dans les pays méditerranéens où elle est très forte. A cela s’ajoute les installations de l’homme qui la piège : câbles électriques, baies vitrées, sources de lumière violentes

Attention, nous pouvons croiser le chemin d’un autre merle : le Merle à plastron Turdus Torquatus. Voir les articles : "Photo d’oiseau mystère 26-1" et "photos réponse 26-2".

A bientôt pour un nouvel oiseau mystère et avec plaisir.

Bibliographie : Grives et merles de Georges Olioso.

* La photo des oiseaux, au nid, ou transportant de la nourriture est dangereuse pour leur survie.

Le moindre piétinement sera exploité par les mammifères prédateurs.

L’oiseau se sachant découvert abandonnera sa ponte ou sa nichée.

Celui qui transporte de la nourriture aux jeunes, ne veut pas montrer l’accès au nid. Si vous le fixez longtemps, il se bloque et c’est autant de temps de nourrissage qui va manquer aux jeunes.

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