A lire sur un rapport d’experts

Extrait : nos écosystémes sensibles lotois courent des risques

La recherche et l’exploitation dégradent l’environnement

Dimanche 6 février 2011, par Jean-Pierre Jacob, Lot Nature ancienne association // 889. Recherche des gaz de schistes.. actualités..risques...dégâts..

« Gaz de schiste » : Les questions qui se posent contribution au débat sur l’exploration pétrolière dans le sud de la France

Par les laboratoires

Géosciences Montpellier

Hydrosciences Montpellier

Observatoire de recherche Méditerranéen de l’Environnement de l’Université de Montpellier 2.

Version au 29 janvier 2011

« Gaz de schiste » : contribution à la discussion sur l’exploration pétrolière dans le sud de la France

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Rapport préliminaire hydrocarbures lr par um2 29 01 11
Nous en extrayons la page 5 qui concerne particulièrement le domaine auquel s’intéresse Lot Nature, en particulier les risques concernant les écosystémes, souvent oubliés dans les divers documents publiés sur notre site.

QUELS SONT LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX ET SUR LA SANTE ASSOCIÉS À L’EXPLOITATION DE CES RESSOURCES ?

L’exploitation des gaz de schistes nécessite la mobilisation de volumes d’eau très importants pour alimenter le procédé de fracturation hydraulique. Cette mobilisation concerne directement les aquifères prélevés, les formations schisteuses exploitées ainsi que les aquifères dans lesquels l’eau récupérée est injectée (cf paragraphe Techniques d’exploitation). Même si ces aquifères sont profonds et ne présentent pas aujourd’hui un intérêt particulier en termes de ressource pour l’AEP, non seulement ils seront affectés, et sous l’effet de la pression d’injection ils risquent d’être mis en relation avec les aquifères d’eau potable plus superficiels, par les failles en particulier. Il existe néanmoins d’autres solutions d’approvisionnement d’eau, comme le pompage d’eau des fleuves, ou des canaux de dérivation, comme par exemple dans le cas de l’exploitation des saumures par forage dans les salines de Vauvert.

De façon générale la compilation des études d’impact concernant les exploitations d’hydrocarbures, et notamment les méthodes faisant appel à la fracturation, font état de quatre grands types de risques qui ont conduit à des dégâts environnementaux importants dans les pays ou ces exploitations ont été développées, principalement aux USA et au Canada :

La contamination des eaux. La présence d’un grand nombre de failles et de fractures géologiques soumises à de fortes pressions de fluides liées à la méthode de fracturation hydraulique peut rendre l’exploitation dangereuse. Sous l’effet des migrations de fluides générées lors de l’exploitation, les fractures géologiques ou induites peuvent constituer des drains permettant à l’hydrocarbure de s’échapper vers les acquifères supérieurs ou des couches poreuses, ou d’arriver en surface. D’autres types de fuites sont possibles par déficience de la protection du forage (tubage et manchon de ciment : le « casing »). Si le défaut de protection est situé dans la partie superficielle du forage, il peut y avoir pollution d’un aquifère exploité.

Les fluides utilisés pour l’hydrofracturation des roches contiennent de nombreux adjuvants chimiques dont des composés cancérigènes ou toxiques comme les fluorocarbones, le naphtalène, les formaldéhydes… dont le détail est encore mal connu car la composition de ces fluides est tenue secrète. Enfin au contact des roches, les fluides de forage et/ou d’hydrofracturation se chargent également d’éléments potentiellement toxiques emprisonnés par les roches argileuses lors de leur formation. Des composés généralement associés aux roches argileuses comme l’arsenic sont susceptibles d’être remontés en surface et de contaminer la ressource en eau.

En surface les eaux contaminées remontant du forage (plusieurs milliers de tonnes) doivent être stockées dans des bassins de surface en attente de leur traitement. Le conditionnement de ces réservoirs est critique pour éviter des pollutions majeures. La fuite des bassins de rétention (lors de pluies catastrophiques par exemple), polluerait immanquablement les rivières, les fleuves et la ressource en eau potable. Ce risque est particulièrement important dans les régions Méditerranéennes (épisodes Cévenols). Il est également critique en région karstique pour lesquelles l’infiltration des polluants serait quasi immédiate.

L’usage excessif de la ressource en eau  : tous les forages ont besoin d‘eau mais les techniques de fracturation provoquée (« fracking ») nécessitent beaucoup d’eau devant être injectée sous pression dans le forage. Le « fracking » pour la mise en production demande de 10 000 à 20 000 m3 d’eau par forage (4 à 8 piscines olympiques par forage).

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Camion vibrateur : gaz de schistes
L’utilisation du terrain et la dégradation liée à l’emprise au sol du périmètre de forage (derrick, matériels annexe, etc) qui doit également inclure la modification de l’environnement liée à toute activité industrielle se développant sur une zone fragile, par exemple le va et vient des camions d’approvisionnement. L’érosion des sols sera nécessairement augmentée par la création de nombreuses pistes. Il faudra être tout particulièrement vigilant sur l’impact des installations industrielles sur les écosystèmes sensibles et déjà fragilisés par les changements climatiques et la pression anthropique, comme les écosystèmes Méditerranéens.

• Enfin, l’exploitation peut générer une pollution de l’air : rejet de méthane, de di-oxyde de carbone, de gaz d’échappements en liaison avec l’augmentation du trafic routier.

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