Le Harle bièvre (Mergus merganser) est le plus grand des six espèces de harles qui existent dans le monde. Son poids varie de 898gr. à 2Kg160 (les mâles sont généralement plus lourds que les femelles). Sa longueur est comprise entre 58 et 66 cm, tandis que son envergure varie entre 82 et 97 cm. L’ensemble de ces mensurations le rend assez comparable au Canard colvert.
Le Harle bièvre est présent en Asie, en Europe et en Amérique du nord (il est représenté par trois sous-espèces distinctes). La sous-espèce nominale, de répartition « euro-sibérienne », niche dans les régions nordiques : Islande, Grande-Bretagne, Scandinavie et à l’est jusqu’à la presqu’île du Kamchatka et le nord du Japon.
Une petite population existe en Europe occidentale. Le premier cas de nidification observé en Haute-Savoie date de 1905 et l’espèce est aujourd’hui nicheuse sur le Lac Léman et sur les lacs et rivières proches.
La portion française de cette population est estimée à environ 180 couples dont 95% en Haute-Savoie, et à environ 450 couples en Suisse. Elle tendrait à s’étendre, notamment via le Rhône et le Rhin, aux régions voisines comme l’Alsace ou la Franche-Comté.
Mais tous les couples ne se reproduisent pas, car l’espèce est exigeante et les sites de nidifications favorables peu nombreux : il lui faut des cavités pour établir son nid. Les cavités naturelles (d’arbres ou de rochers) ou les cavités artificielles (recoins obscurs de bâtiments) sont généralement choisies assez près de l’eau. Cependant les canetons doivent parfois parcourir en marchant des distances importantes avec leur mère pour rejoindre l’élément aquatique…
Ce beau canard, rare et protégé, se nourrit essentiellement de divers poissons et d’autres proies animales (mollusques, crustacés, insectes aquatiques, …).
Les 14 individus observés à Catus à partir du 29 décembre 2010 comptaient 12 femelles et peut-être 2 mâles. Deux individus étaient en effet légèrement plus corpulents et possédaient une tête plus sombre que les autres (cf. photos). Mais il s’agissait probablement de jeunes mâles car les mâles adultes quittent normalement leur plumage d’éclipse pour un plumage nuptial en novembre…
Les poissons consommés étaient apparemment essentiellement des cyprinidae d’une vingtaine de centimètres maximum mais les Poissons chats Ameiurus melas de taille comparable sont également consommés (observation du 31 décembre 2010).
Cette observation semble être une première lotoise : aucune autre donnée d’hivernage du Harle bièvre dans le Lot ne nous est connue à ce jour. Il y a fort à parier que c’est la vague de froid sévissant sur la Mer Baltique et la Mer du Nord qui est à l’origine des observations « méridionales » de Harle bièvre en France. La population « franco-suisse » serait quant à elle sédentaire en hiver bien que les mâles se regroupent dans les fjords du Finmark en début d’été pour muer en paix (la mue est une période critique chez les Anatidae qui perdent simultanément beaucoup de rémiges, ce qui les empêche momentanément de voler !)
Liens web : Les Oiseaux de Suisse :
Bibliographie :
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Texte Marc Esslinger Photos 1-2-3-4-6 José Gas Photos 5-7-8 Philippe