Photos réponses 99-2.

Rougegorge familier Erithacus rubecula

Mardi 31 juillet 2018, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Cet oiseau mystère n’était pas très facile !

Néanmoins, il n’a pas résisté à votre perspicacité. Merci et bravo à M.L. Vieille et Catherine Michels pour leurs recherches et réponses.

- La taille : elle est celle d’un petit passereau.

- L’âge : il s’agit bien d’un juvénile. En témoignent les bourrelets commissuraux jaunes du bec (base du bec). Les nombreuses taches claires visibles sur la tête, le manteau, les couvertures alaires et la poitrine, malgré l’action de l’eau, confirment ce diagnostic.

- La silhouette : notre oiseau mystère 99-1 est plutôt rondouillard. Une bonne raison pour regarder et fouiller « Le guide ornitho », du côté des Turdidés.

Les Motacillidés, dont les Pipits, ont la silhouette plus fine, plus élancée, pour la plupart d’entre eux. Certains, comme le Pipit farlouse Anthus pratensis, ont le corps un peu plus « rond ».

Mais chez les Turdidés, il y a aussi des espèces qui sont moins rondouillardes les unes que les autres, les Traquets, les Monticoles, certaines Grives, les Merles…D’ailleurs leur posture, cou rentré dans les épaules par exemple, intervient dans la vision que nous avons de leur rondeur.

La silhouette rondouillarde est néanmoins une bonne piste.

- Le lieu et la date d’observation : Le lieu : La Bontat. C’est le limargue, zone tampon entre le causse et le ségala, qui présente des prairies bordées de grandes haies : le bocage. Plus précisément, les lieux sont ceux d’une ancienne prairie devenue jardin et verger. Cela n’est guère visible sur la photo.

La date : juillet. C’est un des bons moments pour observer les jeunes oiseaux équipés de leur plumage juvénile.

Explorons la piste des Turdidés, en ayant en tête que nous avons à faire à un juvénile au plumage des parties supérieures tacheté. Un écueil dans « Le guide ornitho », et sans doute dans les autres guides : toutes les espèces n’ont pas une représentation du plumage juvénile et dans ce cas, il faut plonger dans le texte de la description de l’espèce…Et c’est copieux !

En fonction de la répartition des espèces au mois de juillet, au lieu-dit La Bontat (Gramat) (46), et avec un peu d’expérience de terrain, on peut éliminer un certain nombre d’espèces. Parmi les espèces citées ci-dessous, celles qui n’ont pas de commentaire sont éliminées selon ce critère.

Pour les autres espèces citées ci-dessous, un commentaire les élimine, ou les sélectionne pour être l’oiseau mystère 99-1.

- Turdidés américains.

- Monticoles bleu et de roche Monticola solitarius et Monicola saxatilis.

- Merle à plastron Turdus torquatus.

- Merle noir Turdus merula, le plumage pourrait correspondre à l’oiseau mystère 99-1 mais pas la silhouette ni le gabarit.

- Grives mauvis et litorne Turdus iliacus et Turdus pilaris.

- Grives musicienne et draine Turdus philomelos et Turdus viscivorus, le gabarit ne correspond pas. Les juvéniles se repèrent grâce aux extrémités des couvertures alaires, de couleur claire.

- Tariers des prés et des Canaries Saxicola rubetra et Saxicola dacotiae.

- Tarier pâtre Saxicola torquatus, assez peu rondouillard, la gorge striée est plus claire que celle de l’oiseau mystère 99-1.

- Traquets Oenanthe s.p.

- Rougequeues de Moussier et de Güldenstädt Phoenicurus moussieri et Phoenicurus erythrogastrus.

- Rougequeue noir Phoenicurus ochruros, l’ensemble du plumage est tacheté, sur fond gris. Un peu moins rondouillard que l’oiseau mystère 99-1.

- Rougequeue à front blanc Phoenicurus phoenicurus, l’ensemble du plumage est tacheté, sur fond brun. Un peu moins rondouillard que l’oiseau mystère 99-1.

- Robin à flanc roux Tarsiger cyanurus, Iranie à gorge blanche Irania gutturalis et Calliope sibérienne Luscinia calliope. Note : le juvénile de Calliope sibérienne ressemble à celui du Rougegorge familier (« Guide d’identification des oiseaux en main » de L. Demongin).

- Gorgebleue à miroir Luscinia svecica, le juvénile ressemble à celui du Rougegorge familier mais diffère par le motif particulier de la queue. Le milieu de nidification de l’espèce ne correspond pas à celui que peut offrir La Bontat (Gramat) (46).

- Agrobate roux Cercotrichas galactoes.

- Rossignol progné Luscinia luscinia.

- Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos, plumage tacheté, sur fond brun, mais la silhouette est différente et le gabarit, un peu plus important, que ceux de l’oiseau mystère 99-1.

- Rougegorge familier Erithacus rubecula, plumage tacheté, sur fond brun.

Le plumage tacheté, sur fond brun est commun à l’oiseau mystère 99-1 et aux trois espèces suivantes :

- juvénile Rougequeue à front blanc,

- juvénile Rossignol philomèle,

- juvénile Rougegorge familier.

(Le juvénile de Gorge bleue à miroir s’élimine par son lieu de nidification, incompatible avec l’espèce)

Les juvéniles de ces trois espèces se ressemblent mais diffèrent, principalement, par le motif et la couleur de la queue.

Et bien sûr, l’oiseau mystère 99-1 ne montre pas sa queue !

Regardez ces trois photos :

1) La Bontat (Gramat) (46), le 21/06/2018, Daniel Pareuil.

Ou

2) Verger du haut, St-Marc (Mer) (41), le 09/08/2010, Daniel Pareuil.

ou

3) La Bontat (Gramat) (46), le 23/06/2018, Daniel Pareuil.

Vous pouvez, bien sûr, les comparer avec celle de l’oiseau mystère 99-1.

1) Juvénile de Rougequeue à front blanc. Silhouette moins rondouillarde que celle de l’oiseau mystère 99-1.

2) Juvénile de Rossignol philomèle. Le bec est plus fort, la silhouette est différente et le gabarit, un peu plus important que chez l’oiseau mystère 99-1.

3) Juvénile de Rougegorge familier. Correspond assez bien à l’oiseau mystère 99-1. L’illustration du juvénile de l’espèce dans « Le guide ornitho » est proche de la photo de l’oiseau mystère 99-1.

L’oiseau mystère 99-1 est un juvénile de Rougegorge familier Erithacus rubecula.

Le voici de profil, la queue étant visible.

La Bontat (Gramat) (46), le 22/07/2017, Daniel Pareuil. Juvénile de Rougegorge familier : la queue est brun uni comme le reste du plumage.

La Bontat (Gramat) (46), le 14/07/2017, Daniel Pareuil.

Juvénile de Rougequeue à front blanc : la queue est rouge brique avec, en extrémité, un motif noir central.

Verger du haut, St-Marc (Mer) (41), le 09/08/2010, Daniel Pareuil.

Juvénile de Rossignol philomèle : la queue est rousse et longue (quand elle est suffisamment développée, ce qui n’est pas toujours le cas chez les juvéniles « tout juste volant »).

Chez les juvéniles des Rougequeue à front blanc, Rossignol philomèle et Rougegorge familier, le cercle oculaire est plus ou moins visible. Il est difficile de s’appuyer sur cet élément pour différencier ces trois espèces.

De ces trois espèces, seul le juvénile de Rossignol philomèle possède des pattes couleur chair. Les juvéniles de Rougequeue à front blanc et Rougegorge familier ont les pattes noires.

Le plumage juvénile de ces trois espèces dure peu de temps. Durant l’été intervient la mue partielle post-juvénile. C’est un plumage observable après la sortie du nid et pas toujours très connu.

J’aurais aimé vous présenter une photo d’une de mes dernières observations, afin de la partager : un juvénile de Rougegorge familier dont la mue du plumage était incomplète.

Sur le haut de la poitrine, la bavette orange commençait à faire son apparition alors que le bas restait tacheté. Le plumage de la tête et du dos était, lui aussi, encore tacheté.

Très vif, ce juvénile ne m’a pas laissé le temps de déclencher l’appareil photo…Ce sera lors une autre occasion ! On peut toujours l’espérer !

Vous pouvez revoir ou découvrir l’oiseau mystère 35-1, qui est un Rougegorge familier.

http://www.lotnature.fr/spip.php?article104

Et la réponse 35-2.

http://www.lotnature.fr/spip.php?article126

A bientôt et avec plaisir.

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1 Message

  • Photos réponses 99-2. 6 août 2018 16:23, par M-L Vieille

    Bonjour,
    Très intéressantes ces comparaisons de juvéniles. Une fois encore cela me permettra d’affiner mes propres observations !
    Merci pour tout ce développement et ces belles photos.
    M-L Vieille

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