Photos réponses 98-2.

Fuligule milouinan Aythya marila et aussi Fuligule à tête noire Aythya affinis Fuligule à bec cerclé Aythya collaris.

Jeudi 15 février 2018, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Bel échange ! Bravo à Catherine Michels et M.L. Vieille pour leurs réponses pertinentes !

Nous pouvons assez facilement nous orienter vers les Fuligules. Le plumage de l’oiseau mystère 98-1, à dominance noir et blanc, indique un mâle.

Un coup d’œil sur « Photos réponse 93-2  » est bienvenu.

Après cette petite révision, recherchons sur la photo de l’oiseau mystère 98-1 les critères qui peuvent nous aider à identifier l’espèce.

- L’extrémité du bec n’est pas noire.

Donc, ce n’est pas un Fuligule morillon Aythya fuligula.

Mais ce peut-être : un Fuligule milouinan Aythya marila ou un Fuligule à tête noire Aythya affinis ou un Fuligule à bec cerclé Aythya collaris.

- L’arrière de la tête est arrondi, sans présence de huppe ou de son ébauche.

Donc, ce n’est ni un Fuligule à tête noire, ni un Fuligule à bec cerclé.

C’est un Fuligule milouinan.

- Le bec est fort de par sa taille.

Cela conforte le choix du Fuligule milouinan qui possède un large bec, et qui est le Fuligule de plus grande taille parmi ceux visibles en France.

- Autre critère qui n’est pas visible sur la photo ; le dos blanc grisâtre finement vermiculé de gris.

Le risque de confusion le plus important pourrait se situer entre le Fuligule milouinan et le Fuligule à tête noire. Les mâles de ces deux espèces ont un dos blanc grisâtre vermiculé de gris, et une extrémité de bec où seul l’onglet est noir. Seul le Fuligule milouinan possède un arrière de tête arrondi et un bec large et fort. L’espèce est également de taille plus importante.

Les reflets verts de la tête noire et l’œil jaune sont également à prendre en compte et indiquent un plumage d’adulte à tendance nuptiale.

Les hybrides sont éliminés par la seule présence de l’onglet noir en extrémité du bec.

Nota : en faisant ma révision de Photos réponse 93-2, je me suis rendu compte que, sur le forum, je n’avais pas répondu à une question de Catherine Michels concernant les hybrides. Je le ferai, bien sûr.

L’oiseau mystère 98-1 est un mâle adulte de Fuligule Milouinan Aythya marila.

Voyons la réponse en photo.

La Capelière, Camargue (Arles) (13), le 18/03/2009, Daniel Pareuil.

Le dos blanc grisâtre vermiculé de gris, l’arrière arrondi de la tête, le bec large et fort, l’onglet noir que l’on distingue à peine, le reflet vert de la tête, l’œil jaune et les deux couleurs noir et blanc du plumage désignent bien un mâle adulte de Fuligule milouinan.

Je vous propose de regarder les deux photos suivantes montrant un mâle adulte de Fuligule à tête noire, afin de comparer avec le Fuligule milouinan.

La Gabrière (Brenne) (Lingé) (36), le 09/04/2007, Daniel Pareuil.

Regardez bien l’arrière de la tête, qui est légèrement pointu, comme chez le Fuligule à bec cerclé, ou comme chez un Fuligule morillon ayant une ébauche de huppe.

Ici le bec est moins fort. Quant à la taille de l’individu, sur la photo elle est difficile à estimer, mais sur le terrain, par comparaison avec d’autres espèces de fuligules, c’est possible.

La Gabrière (Brenne) (Lingé) (36), le 09/04/2007, Daniel Pareuil.

Sur cette photo l’onglet noir de ce mâle de Fuligule à tête noire est bien visible.

Pour compléter la comparaison, voici un mâle de Fuligule à bec cerclé.

Gravière "La Garonne" (Montaut) (09), le 16/01/2009, Daniel Pareuil.

L’oiseau était loin et la photo n’est pas terrible ! Néanmoins, même à grande distance, on distingue un arrière de tête pointu. Seul l’onglet du bec est noir. Et les deux autres critères propres au Fuligule à bec cerclé sont visibles. A savoir : la zone blanc pur au tiers-avant des flancs et la bande subterminale blanche du bec. Ce dernier est semblable en taille à celui du Fuligule à tête noire.

Revenons au Fuligule milouinan.

La Capelière, Camargue (Arles) (13), le 18/03/2009, Daniel Pareuil.

En fait, le Mâle n’est pas seul, il accompagne une femelle très typique de l’espèce.

Je crois me rappeler que ce couple a hiverné un temps non négligeable à la Capelière (Camargue).

C’est probablement la limite de la zone d’hivernage de l’espèce, laquelle est beaucoup plus fréquente en bord de mer, dans le nord de la France, en Belgique et surtout aux Pays-Bas.

En dehors de la période de reproduction, l’espèce est nettement maritime. Elle séjourne devant les côtes, se mêlant aux groupes d’Eiders à duvet Somateria mollissima et de Macreuses noires Melanita nigra.

Le Fuligule milouinan niche dans la toundra des régions Sub-arctique et arctique, et près des petits lacs et des forêts de bouleaux en Finlande et Scandinavie.

Le nid est caché dans la végétation herbacée, sous un buisson, près de l’eau. L’espèce peut nicher isolément ou en colonie et cherche la proximité des Sternes arctiques Sterna paradisaea et pierregarins Sterna hirundo ou du Goéland cendré Larus canus. La ponte peut être de 7 à 9 œufs.

Regardons la femelle de plus près.

La Capelière, Camargue (Arles) (13), le 18/03/2009, Daniel Pareuil.

L’ensemble du plumage est brun. Les flancs sont brun gris clair. Ici, le vermiculé grisâtre habituel du dos s’étend aux flancs et à la poitrine (Peut-être le plumage d’éclipse est-il encore partiellement présent à cette date tardive ?).

L’œil est jaune plus pâle que chez le mâle, Le bec large et fort est gris ardoisé, et seul l’onglet est noir plus terne que chez le mâle.

L’arrière arrondi de la tête, la large bague blanche à la base du bec qui atteint le front et la taille du bec sont les éléments déterminants qui permettent de différencier les femelles de Fuligule milouinan des femelles de Fuligule morillon.

La Capelière, Camargue (Arles) (13), le 18/03/2009, Daniel Pareuil.

Le couple de Fuligule milouinan se toilettant. Les Fuligules basculent sur le côté pour entretenir les plumes du ventre. Cela nous permet de voir que chez la femelle, celui-ci est blanc.

L’hiver, l’espèce se nourrit principalement de mollusques (moules, coques), de crustacés et invertébrés.

En période de nidification, aux mollusques et crustacés s’ajoutent les larves d’insectes, les œufs de petits poissons, et des végétaux aquatiques.

Spuikon (Ostende) (Flandre occidentale) (Belgique), le 12/02/2004, Daniel Pareuil.

Jeune mâle immature de premier hiver, ou mâle adulte en plumage d’éclipse, je ne sais pas trancher.

Le dos blanc grisâtre vermiculé de gris commence à apparaître par plaques. Les flancs sont nuancés de brun et il n’y a pas de bague blanche à la base du bec.

Par contre, l’arrondi de la tête est bien présent, seul l’onglet du fort et large bec est noir. Ces éléments confirment l’identité de ce Fuligule milouinan.

Statut de l’espèce :

Sur la liste rouge mondiale, le Fuligule milouinan est classé : LC, c’est à dire : « préoccupation mineure ».

Sur la liste rouge nationale, Le fuligule milouinan est un hivernant classé : NT, c’est à dire : « quasi menacé ».

En France, l’espèce est chassable.

A bientôt et avec plaisir.

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