Photos réponses 94-2.

Bihoreau gris Nycticorax nycticorax

Mardi 10 octobre 2017, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Sujet probablement difficile ! Catherine Michels n’aura pas démérité pour arriver au résultat confirmé par M.L. Vieille.

Au premier abord, on peut imaginer beaucoup de possibilités avec un oiseau qui a la tête sous l’eau. Il y a, les pêcheurs, ceux qui plongent ou basculent, et ceux qui se baignent tout simplement. Là, ça peut devenir plus compliqué puisque la plupart des oiseaux aiment se baigner…900 espèces et plus décrites dans « Le Guide Ornitho » !

Il faut rechercher sur la photo le ou les indices qui nous aideront à faire du tri.

- 1) L’oiseau mystère 94-1 présente une queue courte proportionnellement à la taille de son corps.

- 2) Son plumage brun sombre est moucheté de petites taches blanches.

- 3) Il se trouve en milieu aquatique.

La combinaison des indices 1 et 2, après avoir éliminé les Canards, les Limicoles, et les Plongeons dont le plumage ne correspond pas à celui de l’oiseau mystère 94-1, nous amène au juvénile de Bihoreau gris Nycticorax nycticorax.

L’oiseau mystère 94-1 est un juvénile de Bihoreau gris Nycticorax nycticorax.

Reconnaitre un juvénile implique la connaissance par espèce de la variété des plumages. Cela montre l’intérêt de posséder un guide présentant cette variété.

Etang du Blizon, Brenne (Rosnay) (36), le 31/08/2017, Daniel Pareuil.

Dans cette position, c’est plus facile !

Juvénile ayant probablement loupé son poisson.

La photo de l’oiseau mystère 94-1 est un instantané. Il est possible aussi que l’appareil photo ait saisi la remontée de la tête, cou rentré.

Etang des Landes (Lussat) (23), le 28/07/2010, Daniel Pareuil.

Ce juvénile a étiré son cou. Lorsqu’il pêche, tout comme les autres Ardéidés (Hérons), la détente du cou rentré est redoutable pour la proie convoitée.

Etang des Landes (Lussat) (23), le 28/07/2010, Daniel Pareuil.

A l’affût, le cou rentré, dans une position bizarre.

Observatoire "Bécassine", étang Faure, écopôle du Forez (Chambéon) (42), le 30/08/2015, Daniel Pareuil.

Ici la proie, un poisson, a été attrapée. De profil, on apprécie mieux la silhouette rondouillarde et la longueur de la queue de l’oiseau.

L’espèce se nourrit de poisson, d’amphibien et d’insectes.

Notez l’iris jaune de l’œil du juvénile.

Parc du Marquenterre (St-Quentin-en-Tourmont) (80), le 29/08/2006, Daniel Pareuil.

Un juvénile à gauche, en premier plan, et un adulte à droite, en léger retrait, nous permettent de les comparer.

On notera la position du cou rentré et le bec légèrement tourné vers le bas. Ce dernier élément distingue le Bihoreau gris des Butors étoilé Botaurus stellaris et d’Amérique Botaurus lentiginosus, qui, eux, tiennent leur bec légèrement tourné vers le haut.

Seul le juvénile pourrait être confondu avec : les Butors étoilé et d’Amérique, le juvénile de Blongios nain Ixobrychus minutus et les juvéniles de Héron strié Butorides striata striata et de Héron vert Butorides striata virescens.

La taille, dans l’ordre décroissant, des Butors étoilé et d’Amérique, du Bihoreau gris, des Hérons strié et vert et du Blongios nain, ainsi que la silhouette et certains détails du plumage, font la différence.

Le plumage des adultes de Bihoreau gris, ne permet pas la confusion.

- Manteau, calotte (dessus de tête) et bec sont noirs.

- Les ailes sont grises.

- Poitrine, ventre, flancs, tête excepté la calotte, sont blancs.

- L’iris de l’œil est rouge.

Un petit détail à scruter pour identifier les sous-espèces : la continuité du blanc bordant la calotte à proximité de l’œil.

Il existe 4 sous-espèces :

- Nycticorax nycticorax nycticorax : très légère continuité du blanc au-dessus de l’œil. Présence en Europe et en Asie.

- Nycticorax nycticorax hoactli : pas de continuité du blanc au-dessus de l’œil. Présence en Amérique du Nord et du Sud.

- Nycticorax nycticorax obscurus : pas de continuité du blanc au-dessus de l’œil et plumage plus sombre. Présence en Amérique du Sud.

- Nycticorax nycticorax falklandicus : ?. Présence aux îles Falkland (Malouines).

Etang des Landes (Lussat) (23), le 30/05/2012, Daniel Pareuil.

L’adulte en plumage nuptial arbore deux ou trois longues plumes blanches à l’arrière de la tête.

Au-dessus de l’œil, la continuité du blanc bordant la calotte est très mince.

Etang Duris (Brenne) (Luant) (36), le 28/05/2011, Daniel Pareuil.

Cet adulte, en pêche, est-il en train de nager ? Attitude inhabituelle pour un Héron ? Pourtant, j’ai pu observer cela, également avec un juvénile.

Cette photo nous montre d’autres éléments du plumage, tel que le manteau noir ou gris ardoisé très sombre. En vol, il parait souvent gris sombre.

Etang Duris (Brenne) (Luant) (36), le 28/05/2011, Daniel Pareuil.

Sur cette photo, nous pouvons apprécier la taille de l’oiseau en comparaison avec la hauteur des herbes.

Ce n’est pas rare de l’observer de jour, mais il est plus actif la nuit.

Rizière, la Chassagne, Mas d’Agon (Arles) (Camargue) (13), le 26/05/2005, Daniel Pareuil.

Il est 20h00, adulte en recherche de nourriture. Il rejoindra un lieu de repos au petit matin.

Marais de Remoule, Marais de la Grand Mar, mas d’Agon (Arles) (13), le 30/05/2015, Daniel Pareuil.

Immobile dans la végétation, il n’est pas toujours facile à repérer. Il faut le rechercher, dans l’ombre, au bord des étangs, des cours d’eau, dans les branches basses des arbres où il se repose dans la journée.

Parc du Marquenterre (St-Quentin-en-Tourmont) (80), le 29/08/2006, Daniel Pareuil.

Autre attitude particulière pour se reposer : il a le bec enfoui dans les plumes de la poitrine.

Etang des Landes (Lussat) (23), le 14/06/2012, Daniel Pareuil.

Poussin sur le nid. Les plumes du dessus de la tête sont hirsutes et le bec n’a pas atteint sa taille normale.

L’espèce est grégaire et niche dans les héronnières en compagnie d’autres Ardéidés. Il en occupe la partie basse.

Le nid est constitué de branchettes et placé dans les arbres ou les roseaux. La ponte comprend 3 à 5 œufs. Le juvénile atteint l’âge adulte au bout de 2 ans.

Les populations de Bihoreau gris d’Europe de l’ouest sont migratrices. Elles arrivent en mars/avril et repartent en octobre pour hiverner en Afrique sub-saharienne.

A noter que l’espèce hiverne de plus en plus en France.

Actuellement, en France, l’espèce est protégée et sur la liste rouge nationale son statut est :

- Nicheur : LC, c’est à dire : « préoccupation mineure ».

- Hivernant : NAc, c’est à dire : (NA) « espèce non soumise à évaluation ». ( c ) « car régulièrement présente en métropole ou en passage mais ne remplissant pas les critères d’une présence significative ». (Langage très administratif, me semble-t-il !)

- Tendance : «  ? ».

- Liste rouge mondiale : LC, c’est à dire : « préoccupation mineure ».

Le cri de l’oiseau est un croassement rauque. Cela, ainsi que ses mœurs nocturnes, sont sans doute en rapport avec son nom latin Nycticorax (Corbeau de nuit).

Quelques endroits où personnellement, j’ai pu observer le Bihoreau gris :

Le parc du Marquenterre (80), la vallée du Doubs (71), les bords de Loire (41), la Brenne (36), la Sologne (41), la Creuse (23), l’écopole du Forez (42), le parc du Teich (33), la vallée de la Garonne, la réserve de Cambounet-sur-le-Sor (82), la petite Camargue (30), la Camargue (13) et, le 04/04/2012, en plumage nuptial, au plan d’eau du moulin de Bannac (Loupiac :Laramière)(46).

A bientôt et avec plaisir.

P.S. J’appelle les nombreux visiteurs à devenir contributeurs pour le plaisir de tous ! Merci d’avance.

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