Photos réponses 91-2.

Chardonneret élégant Carduelis carduelis.

Samedi 10 juin 2017, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

L’oiseau mystère 91-1 n’était pas des plus faciles à identifier. Il s’agissait d’un juvénile, dont les couleurs sont bien différentes de celles de l’adulte. Et puis, cette tête à 180°, c’était déroutant !

Bravo à Jean-Jacques Lacroix, Catherine Michels et Jean-Pierre Jacob pour avoir osé s’attaquer au problème. Les éléments les plus importants pour identifier l’oiseau mystère 91-1 ont été donnés, ainsi que la bonne réponse, par Catherine Michels.

Il s’agit des taches blanches conséquentes sur les ailes noires, et du petit bout de barre alaire jaune côté gauche.

La combinaison de ces deux éléments, ajoutée aux points blancs en terminaison de la queue noire échancrée et du croupion blanc, nous amènent immanquablement au Chardonneret élégant Carduelis carduelis et à ses sous-espèces.

Le Chardonneret de l’Himalaya Carduelis caniceps et ses sous-espèces répondent également à ces critères. Mais il est peu vraisemblable que nous le trouvions dans le Loir-et-Cher (41).

La queue échancrée est typique de la famille des Fringillidés.

L’absence de motif noir, blanc et rouge, sur la tête, et le dos densément strié indiquent un juvénile.

L’oiseau mystère 91-1 est un juvénile de Chardonneret élégant Carduelis carduelis.

Voyons, en images, la réponse.

Tout d’abord, dans la même position, avec des révélations supplémentaires :

Derrière les vergers, les Hauts Bois (Mer) (41), le 31/07/2008, Daniel Pareuil.

L’oiseau est occupé à la toilette minutieuse de son plumage.

L’aile ouverte, en se déployant, fait apparaitre la barre alaire jaune. Bien visible en vol, elle est typique du Chardonneret élégant.

Nous pouvons nous rendre compte que les larges taches blanches sur les ailes repliées appartiennent aux rémiges tertiaires, plumes de l’aile au plus proche du corps. Et de ce fait, que lorsque les ailes sont repliées, ce sont les premières plumes qui apparaissent. Elles masquent les rémiges secondaires en totalité et les rémiges primaires partiellement. Ces dernières étant souvent les plus longues plumes de l’aile, elles dépassent un peu, donnant naissance à la projection primaire. Sur l’aile pliée, la longueur de la projection primaire, comparée à la longueur des tertiaires, est un élément important à apprécier pour identifier certaines espèces.

Sur cette photo, le croupion blanc, les petites taches blanches de la queue noire et échancrée, sont bien visibles.

Autre photo réponse, cette fois avec la tête, et de profil :

Derrière les vergers, les Hauts Bois (Mer) (41), le 31/07/2008, Daniel Pareuil.

Les motifs noir, blanc et rouge de la tête n’apparaissent pas. La tête est, en fait, gris brunâtre finement strié. Le bec est fort, long, pointu et clair.

Les parties inférieures du plumage sont blanches, la poitrine et le manteau (dos) sont striés de brun beigeâtre.

Tout cela correspond au plumage du Chardonneret élégant juvénile.

Maintenant, voyons les adultes.

La Bontat (Gramat) (46), le 08/01/2005, Daniel Pareuil.

Il est difficile d’en faire un oiseau mystère ! A moins d’en demander le sexe !

Le motif de la tête, noir, blanc, rouge, le rend bien repérable. La confusion est difficile.

Par contre, il existe 10 sous-espèces reconnues, difficiles à distinguer.

Elevé en captivité à cause du chant et du plumage, il est recherché par les trafiquants d’oiseaux. Toute détention suspecte de Chardonneret élégant, c’est-à-dire d’oiseau sauvage non né en captivité, et n’ayant donc pas de certificat d’immatriculation, est à signaler à O.N.C.F.S. ou à la Gendarmerie nationale.

L’espèce peut s’hybrider avec le Verdier d’Europe Carduelis Chloris ou Chloris chloris.

Chez l’adulte de Chardonneret de l’Himalaya, le noir est absent du motif de la tête, le blanc est plus étendu en terminaison de la queue et sur le croupion où il déborde largement sur les rectrices, et les parties supérieures du plumage sont d’un brun beige tirant sur le gris.

Il est difficile de distinguer le mâle de la femelle chez le Chardonneret élégant, hormis pour les bagueurs qui ont l’oiseau en main.

Néanmoins, je vous propose de le faire en comparant cette photo et la suivante.

Sur cette photo, le masque rouge déborde légèrement en arrière de l’œil, et les plumes filiformes (vibrisses) à la base du bec sont noires. Il s’agit d’un mâle.

Photo suivante :

Dans un sureau, à l’entrée du village, en face d’une intersection vers un lotissement (Tauriac) (46), le 16/04/2008, Daniel Pareuil.

Adulte sur le nid. Seule la femelle assurant l’incubation, il s’agit donc d’une femelle.

Le masque rouge ne déborde pas en arrière de l’œil, et les plumes filiformes (vibrisses) à la base du bec sont grises.

Ces petites plumes filiformes ne sont jamais noires chez la femelle.

Mais attention, chez le mâle, elles peuvent être grises !!

Remarquez la douceur du nid confectionné d’herbes sèches et de lichens, et garni de « ouate », (probablement des fleurs de peupliers).

Le Chardonneret élégant niche dans les friches, les vieux vergers et pas très loin des habitations. Les sureaux servent souvent de support au nid.

La ponte peut être de 4 à 6 œufs.

L’espèce est majoritairement granivore. Elle nourrit ses petits de bouillies de graines et d’insectes.

Les Hauts-Bois, St-Marc (Mer) (41), le 12/08/2008, Daniel Pareuil.

Le Chardonneret élégant, comme son nom le laisse pressentir, est fortement attiré par les chardons dont il se nourrit des graines.

Les vergers, St-Marc (Mer) (41), le 07/08/2007, Daniel Pareuil.

Son bec, fort et pointu, lui permet d’extraire les graines sans difficulté.

Derrière les vergers, les Hauts Bois, St Marc (Mer) (41), le 26/08/2008, Daniel Pareuil.

Les juvéniles aussi sont attirés par les chardons.

Peuplier mort, Les Hauts-Bois (Suèvres, Mer) (41), le 28/08/2005, Daniel Pareuil.

Pour ce juvénile, les larves, mises à jour en soulevant l’écorce de ce peuplier mort, sont une aubaine. Souvent, les adultes guident leur progéniture, des juvéniles tout justes volants, sur un arbre mort foisonnant de larves. Généralement, l’arbre mort est entouré d’un buisson épais, dans lequel les oiseaux peuvent plonger et s’y réfugier lorsque survient un prédateur ailé. Le juvénile procède à la manière des Pics pour faire tomber l’écorce qui a commencé à se décoller, puis il prélève les larves.

Dernièrement, sur la commune de Mer (41) au lieu-dit « Les Hauts Bois », en période de nidification, j’ai observé un couple de Chardonnerets élégants adultes fouillant un nid de chenilles processionnaires dans un grand conifère.

Il y a bien un apport d’insectes dans le régime granivore de l’espèce, particulièrement en période de reproduction.

Le juvénile conserve son plumage d’août à octobre.

L’oiseau est un migrateur partiel, c’est à dire que certains individus sont sédentaires, particulièrement dans le sud du pays.

Les nicheurs français migrent en Espagne et au Portugal.

En France, les hivernants sont constitués des individus sédentaires et des nicheurs de l’Europe du Nord.

Le statut de l’espèce, qui est protégée, est : nicheur, migrateur, hivernant, commun.

Depuis 2001, une régression des effectifs nicheurs est observée en France.

Dans le département du Lot, le Chardonneret élégant est bien représenté.

Quatre sous-espèces sont visibles en France :
- Carduelis carduelis carduelis
 : la plus répandue.

- Carduelis carduelis britannica : dans l’ouest et dans le nord-ouest du pays.

- Carduelis carduelis parva : dans le quart sud-est du pays.

- Carduelis carduelis tschusii : en Corse, Sardaigne et Sicile.

La Bontat (Gramat) (46), le 08/01/2005, Daniel Pareuil.

Adultes se nourrissant de graines de tournesol tombées de la mangeoire.

Ils se déplacent en groupes indépendants des autres Fringillidés et émettent des cris enjoués. A noter qu’on retrouve ces cris dans le chant rapide et gazouillant.

L’espèce est grégaire, particulièrement en hivernage, les groupes se formant en automne. Mais il n’est pas rare qu’au printemps, la nidification s’effectue en petites colonies.

La Bontat (Gramat) (46), le 28/01/2013, Daniel Pareuil.

Le bain est important, en hiver…

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 22/07/2012, Daniel Pareuil.

Et en été.

A bientôt et avec plaisir.

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