Photos réponse 76-2.

Pinson du Nord Fringilla montifringilla

Dimanche 15 mars 2015, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Une seule réponse pour cet oiseau mystère 76-1 ! Sujet trop facile ou trop difficile ?

Merci M.L. Vieille pour votre fidélité et la pertinence de votre réponse.

La taille de l’oiseau mystère 76-1 nous incite à rechercher du côté des petits passereaux.

Le croupion blanc est un bon indice. Parmi les passereaux qui ont le croupion blanc, nous trouvons :

- L’Hirondelle de fenêtre Delichon urbicom.

- Un certain nombre de Traquets s.p. Oenanthe s.p. dont le Traquet du désert Oenanthe deserti (Durant cet hiver 2014/2015, un mâle de premier hiver a hiverné sur la plage de Tarnos (64), pour le plus grand plaisir des ornithos. Il est peut-être toujours présent.)

- Le Tarier pâtre Saxicola torquatus.

- Le Gobemouche à collier Ficedula albicollis.

- Le Geai des chênes Garrulus glandarius.

- Le Pinson du Nord Fringilla montifringilla.

- Le Sizerin blanchâtre Carduelis hornemanni.

- Le Chardonneret élégant Carduelis carduelis.

- Le Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula.

- Le Bruant des neiges Plectrophenax nivalis.

Parmi cette liste de passereaux, la plupart ne correspondent pas à l’oiseau mystère 76-1, soit par la taille, soit par la silhouette, soit par les couleurs ou quelques particularités du plumage.

D’ailleurs, seul le Pinson du Nord présente : un croupion blanc qui remonte jusqu’au dos, des teintes orangées dans le plumage, une terminaison de queue échancrée (visible chez tous les Fringillidés) et quelques taches brunes sur l’arrière des flancs blanc pur. Ces éléments se retrouvent sur la photo de l’oiseau mystère 76-1.

La tête très sombre et presque noire indique un mâle en plumage internuptial, ou un mâle de premier hiver.

L’oiseau mystère 76-1 est un mâle de Pinson du Nord Fringilla montifringilla.

Voici la réponse en image :

La Bontat (Gramat) (46), le 02/01/2011, Daniel Pareuil.

Le bec jaune avec la pointe noire est typique du mâle de l’espèce en plumage internuptial. En plumage nuptial, le bec deviendra entièrement noir, les liserés et les franges des plumes de la tête et du manteau, de couleur brun rouille, disparaitront par abrasion. La tête et le manteau seront alors noirs avec des reflets bleus.

Voici quelques photos de mâles pour tenter d’estimer l’évolution du plumage, de l’hiver au printemps.

La Bontat (Gramat) (46), le 30/11/2010, Daniel Pareuil.

C’est au début de l’hiver. Les plumes noires de la tête et du manteau sont en partie masquées par les franges de couleur brun rouille donnant un résultat grisâtre.

La Bontat (Gramat) (46), le 24/02/2008, Daniel Pareuil.

La fin de l’hiver approche. Sur la tête, les franges de couleur brun rouille ont presque disparu. Sur le manteau, les liserés de couleur brun rouille subsistent. Il est fort probable que nous ne verrons pas le plumage nuptial définitif avec le bec noir, car l’oiseau aura migré vers des zones plus nordiques, pour rejoindre ses sites de nidification. Ces derniers sont assez loin et se situent en Scandinavie, Russie et Sibérie.

Voyons maintenant la femelle.

La Bontat (Gramat) (46), le 18/02/2012, Daniel Pareuil.

Les deux traits bruns sur le dessus de la tête, qui descendent jusqu’à la nuque et l’encolure grise, la distinguent du mâle en plumage internuptial. Les couleurs de son plumage sont moins vives.

La Bontat (Gramat) (46), le 13/03/2008, Daniel Pareuil.

Comme le Pinson des arbres Fringilla coelebs, le Pinson du Nord a un régime alimentaire mi-granivore et mi-insectivore. S’il est davantage insectivore au printemps et en été, il apprécie la graisse proposée l’hiver aux insectivores. Cette femelle va refaire ses réserves énergétiques. Avec la bonne isolation du plumage, ces petites réserves énergétiques lui permettront de résister aux basses températures de la nuit.

La Bontat (Gramat) (46), le 26/02/2006, Daniel Pareuil.

Cette femelle guette la manne tombante, les graines de tournesol à moitié décortiquées par d’autres espèces au bec plus puissant, comme le Verdier d’Europe.

Comme la graisse, les graines de tournesol sont un apport très utile pour la période hivernale. Elles pallient la disparition des ressources que procuraient les anciennes pratiques agricoles. Néanmoins, ces petits passereaux devaient craindre alors la capture aux filets dans les granges, ce qui est heureusement strictement interdit maintenant.

D’autres menaces, telles les baies vitrées, existent actuellement pour eux.

Plus d’informations en cliquant sur le lien suivant :

http://lotnature.fr/botanique/spip.php?article1357

L’espèce est grégaire en hivernage.

Près de champs de maïs chaumés et des gravières (Saverdun) (09), le 05/12/2007, Daniel Pareuil.

Il est possible d’observer parfois de grandes concentrations de Pinson du Nord, atteignant plusieurs millions d’individus.

En décembre 2007, 3 à 4 millions ont été dénombrés dans un dortoir près de Pau (64).

Ici, c’est un arbre entier qui est investi, la ressource de nourriture est proche, il est vrai.

Les champs de maïs chaumés sont une aubaine pour l’espèce. Mais l’enfouissage précoce des chaumes, pratiqué depuis les années 1980, lui est défavorable.

Je me souviens avoir été témoin d’un rassemblement de plusieurs milliers de Pinsons du Nord, en Ile-de-France, aux étangs de Commelles (Coye-la-Forêt) (60), le 19/12/1999. C’est un milieu boisé et ils étaient en grand nombre dans les arbres et au sol. Ils avaient établi là leur dortoir. Fantastique, inoubliable !

L’hiver, les champs de maïs chaumés, les hêtraies avec des faines au sol, procurent une nourriture bienvenue. Mais quand la neige arrive…

La Bontat (Gramat) (46), le 13/02/2013, Daniel Pareuil.

La mangeoire garnie de graines de tournesol, la graisse plaquée sur un tronc, aideront sans aucun doute ce mâle.

Et pour terminer, les remerciements !

La Bontat (Gramat) (46), le 18/03/2013, Daniel Pareuil.

La graine de tournesol au travers du bec de l’oiseau, ses yeux en disent long !

Le Pinson du Nord est un migrateur et un hivernant communs en France. Il arrive vers octobre et repart début avril.

J’ai recherché dans ma base personnelle de données quelles étaient les dates d’observations les plus tardives, en fin d’hiver et début du printemps.

Dans le Lot :18/04/2013 à La Bontat (Gramat) (46).

En France : 24/05/1999, Abbaye de Royaumont (Asnières-sur-Oise) (95).

Et vous, avez-vous des dates plus tardives ? Ce serait un plaisir de les connaître, n’hésitez pas, faites-les nous savoir.

A bientôt et avec plaisir.

Glossaire :

Croupion : Bas du dos. Les rectrices, plumes de vol de la queue, y sont attachées.

Manteau : Partie du plumage située entre les deux ailes, s’étendant de l’arrière de la nuque au dos. Elle est garnie de plumes de couverture.

Bibliographie :

Le guide ornitho éd. 2010 Lars Svenson.

Les oiseaux d’Europe Christopher Perrins, Michel Cuisin.

Guide d’identification des oiseaux en main Laurent Demongin.

Les passereaux d’Europe tome 2 Paul Géroudet, adapt. Michel Cuisin.

Nouvel inventaire des oiseaux de France 2008 Philippe J. Dubois, Pierre Le Maréchal, Georges Olioso, Pierre Yésou.

Répondre à cet article