CR Film et débat : le rôle des champignons dans nos jardins

Lundi 14 avril 2014, par Tineke Aarts // 106. Le Jardin Bourian

Dans le monde des champignons tout se passe sous terre, invisible à nos yeux d’humains. Petit à petit, des chercheurs ont élucidé ces mystères. Des animations montrent comment le mycélium (la partie souterraine du champignon) développe un réseau complexe de petits fils blancs.

Les plantes profitent de ce réseau

Ce réseau peut couvrir un grand espace sous sol. Les plantes et les arbres n’ont pas cette capacité de bouger et profitent de ce réseau pour chercher la nourriture plus loin ou plus profond. Les plantes et les champignons s’entraident ainsi et échangent eau et nutriments…

Débat après le film

Réseau de communication

Dans le débat, Dupéty a souligné comment tout cela met bien en évidence le réseau de communication établi par les champignons. A partir des rameaux de bois vivant broyés (BRF), les champignons se développent vite. Ils peuvent secréter des enzymes capables de casser les molécules des plantes. « C’est d’une complexité immense, on n’est que les témoins de ce qui se passe car ces phénomènes sont difficilement intelligibles. C’est ce que Gilles Lemieux appelle « cet univers qui nous nourrit ».

Mutualisation et entre-aide

On a répertorié environ 300 000 espèces de champignons mais cela ne représente que 15% des espèces existantes. Il faut imaginer que dans un jardin conduit en BRF, depuis la salade jusqu’au gros chêne tout communique, tout se mutualise… Sur ce rôle de mutualisation entre plantes et champignons Dupéty conseille aussi un autre documentaire, également visible sur internet : « Les plantes savent communiquer ».

Dupéty montre comment le mycélium fait un lien entre rameaux broyés…

Reproduire ce qui se passe dans la forêt

A la question « appliquer au jardin le BRF plutôt que le compost  », Jacky Dupéty est catégorique : le compost doit être renouvelé tous les ans, le BRF seulement tous les 4 ou 5 ans. Le BRF reproduit ce qui se passe dans une forêt, la terre y est enrichie de toutes les branches et brindilles tombés, formant un humus très riche.

Il en profite pour rappeler la technique du BRF : couper des petites branches en sève descendante (en octobre, mi-décembre au plus tard), les broyer. Ce broyat est aussitôt épandu sur le sol. Il y passe l’hiver et est incorporé en avril aux 10 premiers cm du sol.

Broyeur autonome

Jacky Dupéty a annoncé que son association AVEBRF, construit le premier broyeur autonome, sans énergie fossile. Il sera bien utile dans les pays d’Afrique où des chantiers sont en cours. Le dernier en date, dans le sud marocain : il s’agit de réapprendre aux paysans à lutter contre la désertification, à fertiliser leur terre sans pesticides ; cette technique permettant en outre d’économiser de façon notable l’eau d’arrosage.

Visite d’une parcelle au Jardin Bourian qui a reçu le BRF en novembre 2011

A la recherche du mycélium dans le sol

L’après-midi, au Jardin Bourian, le groupe est allé chercher trace de ce mycélium entrevu dans le documentaire. Chacun a été ébahi quand Jacky a montré un filament blanc reliant différents matériaux : feuille morte, petits bouts de bois… Le mystérieux mycélium était débusqué, preuve que son réseau est bien là, sous nos pieds… Car les champignons sont discrets et ne trahissent leur présence qu’au moment de la reproduction, lorsqu’ils émettent un pied et un chapeau.

Détail du mycélium

Lien vers les films  :

Les champignons pourront-ils sauver le monde : http://www.youtube.com/watch?v=zqol…

Les plantes savent communiquer : http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

Pour plus d’information sur le projet ’Expérimentation BRF pour Jardins potagers", auquel participent une vingtaine de jardiniers bénévoles avec leurs jardins privés : jardinbourian@gmail.com

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