Photos réponse 34-2

Mercredi 10 novembre 2010, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Effectivement, le choix de la photo d’oiseau mystère n’a pas été simple et pour prolonger le plaisir de chercher, je vous propose les deux autres photos.

Rassurez-vous, après cela je vous donnerai la réponse avec les très belles photos de William.

Voici la deuxième photo "Oiseau mystère 34-1" :

Puis la troisième photo « Oiseau mystère 34-1 » :

Vous pourrez me dire, via les commentaires, si de la première, de la deuxième ou de la troisième, vous avez davantage d’informations pour identifier l’espèce et lui donner un âge.

En fait, il faudrait presque commencer par lui donner un âge.

Mais venons-en à la réponse.

Merci à Jean-Jacques qui est le seul à avoir osé en donner une.

Un oiseau dont le plumage est gris, dessus et blanc par ailleurs, en bord de mer, nous entraîne vers la famille des laridés : mouettes et goélands.

Mais attention :
- Ces oiseaux nous proposent des plumages différents selon leur âge et le fait qu’ils soient prêts à se reproduire ou pas (plumage nuptial ou internuptial.

- La maturité sexuelle (plumage nuptial), n’est pas acquise dans une même durée, pour toutes ces espèces.

- Certaines espèces se ressemblent pas mal.

A cela, il faut ajouter qu’il existe des sous-espèces pas faciles du tout à déterminer.

Surtout ne vous découragez pas, il faut s’accrocher et persévérer car une bonne partie de ces espèces sont faciles à observer. Il faut être attentif et bien les décrire.

Souvent la couleur des pattes chez les individus en plumage nuptial permet une bonne orientation.

Celles de notre oiseau mystère 34-1 sont rouge vif.

Seuls, chez les laridés, les adultes en plumage nuptial, ou transition vers internuptial, peuvent avoir une telle couleur de pattes.

Avec cet élément, nous éliminons tous les goélands, excepté le Goéland railleur Larus genei et une bonne partie des mouettes.

Il nous reste :

- Mouette rieuse Larus ridibundus*.

- Goéland railleur Larus genei*.

- Mouette mélanocéphale Larus mélanocephalus.

Chez les autres espèces la couleur des pattes est jaune, chair, rose, verdâtre, gris ou noir.

Nous avons également éliminé les juvéniles et immatures. Ouf !!

L’oiseau n’est pas complètement posé et ses ailes sont ouvertes. Cela nous apporte quelques éléments supplémentaires qui sont important de noter sur l’oiseau en vol.

Le bout des ailes (pointes des rémiges primaires) est noir, le bord d’attaque ou antérieur de l’aile est blanc, les plumes des couvertures alaires sont grises.

Chez la Mouette mélanocéphale, ces couvertures sont d’un gris plus clair, il n’y a pas de bord d’attaque contrastant avec le reste de l’aile, et la couleur rouge des pattes serait plus terne.

Dans le cas d’un adulte (la maturité sexuelle est de trois ans chez la mouette mélanocéphale), il n’y a pas d’extrémité noire au bout des ailes.

Mais attention ! Un immature de deuxième année aurait des pattes de la même couleur, un plumage similaire, mais avec du noir sur le bout des ailes.

Dans le cas présent de la photo d’oiseau mystère 34-1 où la tête est très peu visible, seules la couleur des couvertures alaires et la présence du bord d’attaque contrasté de l’aile évitent la confusion entre Mouette rieuse et mélanocéphale.

Quand la tête est visible, on observe un bec et un capuchon ou ses restes, différents.

Nous voyons très peu de la tête de l’oiseau mystère 34-1, et devinons un peu de gris sur le haut de la nuque.

Le Goéland railleur adulte en nuptial comme en internuptial, n’aurait pas ce gris sur la nuque.

A la vue du bec rouge foncé paraissant noir et plus long que celui de la Mouette rieuse, à la couleur de l’iris jaunâtre et plus clair, à la tête blanche sans capuchon ou restes, nous aurions aisément reconnu un Goéland railleur, si cela avait été le cas.

A noter que la distribution géographique du Goéland railleur est méditerranéenne. Malgré tout, ces dernières années, un individu a stationné plusieurs années sur l’île de Noirmoutier, donc sur la côte atlantique.

L’oiseau mystère 34-1 est donc une Mouette rieuse Larus rudibundus adulte.

L’absence de capuchon en Août pourrait faire penser à un immature (la maturité sexuelle de la Mouette rieuse est de deux ans), mais les pattes ne seraient pas rouge vif.

Les adultes, après la nidification, ne tardent pas à prendre le plumage internuptial. Donc, en Août, chez beaucoup d’adultes, le capuchon a disparu.

« Le guide ornitho » indique l’apparition de capuchon vers mars. C’est sans doute une moyenne, car personnellement en fin décembre et début janvier, j’ai déjà observé des Mouettes rieuses avec leur capuchon brun chocolat presque complet.

Il est temps que je vous montre les magnifiques photos réponses de William Vielet.

Notez la forme et la couleur du bec, le regard (important pour identifier les laridés), la couleur du manteau et des couvertures alaires (important de distinguer les différentes nuances de gris, donc attention à l’éclairage).

La tache sombre est un reste du capuchon.

. Cet oiseau a l’extrémité noire des rémiges primaires peu développée (normalement cette extrémité dépasse nettement la queue), son plumage est sans doute en mue.

Attention à l’éclairage pour juger de la nuance du gris !

En vol, le bord d’attaque est bien visible. La queue est blanche : chez les immatures elle est ornée d’une barre terminale noire.

En vol, vue de dessous.

Nous devinons la forme du capuchon. Ce dernier s’arrête sur le haut de la nuque, ce qui n’est pas le cas chez la Mouette mélanocéphale.

Il faut se méfier, malgré tout, de ce critère, car la position de la tête et du cou en modifie l’aspect. De même que l’éclairage peut entraîner une confusion entre le brun chocolat et le noir des capuchons des Mouettes rieuse et mélanocéphale.

Une dernière chose :

la Mouette rieuse est un oiseau grégaire qui niche en colonie, en eau douce.

Même si l’espèce est très présente en bord de mer, sa nidification en eau douce, en fait une mouette terrestre plus que maritime.

Son régime alimentaire est omnivore.

Des espèces, comme le Grèbe à cou noir Podiceps nigricollis, nidifient sur les sites de reproduction des Mouettes rieuses très agressives dans cette période. Cette agressivité écarte les prédateurs potentiels. Le grèbe à cou noir en tire profit.

La Mouette rieuse, principalement l’hiver, peut être observée sur les plans d’eau et les cours d’eau de notre département. C’est un occasionnel.

A bientôt pour le prochain oiseau mystère et merci à William Vielet pour ses magnifiques photos et à Jean-Jacques pour sa réponse.

Avec plaisir.

* : Le nom scientifique de Mouette rieuse et de Goéland railleur a changé ou va changer suite aux travaux sur la classification et l’évolution des espèces.

Mouette rieuse : Larus ridibundus devient Chroicocephalus ridibundus.

Goéland railleur : Larus genei devient Chroicocephalus genei.

Toutes les photos des articles "Photo d’oiseau mystère 34-1" et "Photos réponse 34-2" sont de William Vielet.

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2 Messages de forum

  • Photos réponse 34-2 10 novembre 2010 09:44, par Jean-Jacques Lacroix

    Immature moi-même je n’avais pas les pattes rouges, j’aurais dû me méfier !
    Bravo pour le gros travail nécessité par cet article, exemple de méthode didactique, si bien construit et documenté ! jjL

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