Photos réponse 69-2.

Linotte mélodieuse Carduelis cannabina

Jeudi 3 avril 2014, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Pas facile, cet oiseau mystère 69-1 ? L’absence de la tête nous déconcerte !

Mais la queue échancrée qui nous oriente vers la famille des Fringillidés, cette poitrine rouge vif, et les quelques couvertures alaires unies brun roux ou cannelle foncé, sont déterminantes pour identifier notre oiseau mystère 69-1.

Dans la même famille avec une queue échancrée, les mâles de Sizerins flammé et blanchâtre Carduelis flammea et Carduelis hornemanni ont quelques traits de ressemblance. Par contre, ces deux espèces ont des flancs et des couvertures alaires striés. De plus : le Sizerin flammé est un « migrateur et hivernant peu commun », le Sizerin blanchâtre est un « migrateur et hivernant occasionnel ».

Les mâles de : Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula, Durbec des sapins Pinicola enucleator, Bec-croisé des sapins Loxia curvirostra, Bec-croisé perroquet Loxia pytyopsittacus, Bec-croisé d’Ecosse Loxia scotica, Bec-croisé bifascié Loxia leucoptera, ont une étendue de rouge beaucoup plus importante que l’oiseau mystère 69-1.

Les quelques couvertures alaires unies brun roux ou cannelle foncé éliminent le mâle de Roselin cramoisi Carpodacus erythrinus, par ailleurs « nicheur et migrateur occasionnel.

Le mâle de Linotte à bec jaune Carduelis flavirostris, espèce très proche de l’oiseau mystère 69-1 et hivernante rare, n’a dans aucun de ses plumages la poitrine rouge vif.

Il n’y a plus de mystère !

L’oiseau mystère 69-1 est un mâle de Linotte mélodieuse Carduelis cannabina.

Bravo à M.L. Vieille qui a détecté et mentionné les bons indices !

Les Hauts Bois (Mer) (41), le10/08/2008, Daniel Pareuil.

Désolé ! Je n’ai pas de photo de l’oiseau bien visible, au jour du 03/08/2009 où la photo de l’oiseau mystère 69-1 a été prise. Celle que je vous présente est d’une année précédente, même lieu et même période.

Le dos et les couvertures alaires unis brun roux ou cannelle foncé sont bien visibles.

Le bec est gris et l’œil sombre est cerclé faiblement de clair.

La poitrine et le front rouge vif sont le résultat de l’usure du plumage (abrasion de l’extrémité des plumes). L’étendue du rouge vif serait maximale en Juillet.

Voyons quelques autres photos de mâle de Linotte mélodieuse.

D39, mare en face les Bois Noirs (Couzou) (46), le 12/06/2006, Daniel Pareuil.

Le gris de la tête est remplacé en partie par le rouge.

Le Ponneau, Abbaye du Lieu-Dieu (Jard-sur-Mer) (85), Le 30/04/2010, Daniel Pareuil.

Le front de ce mâle n’est pas encore très rouge et l’on devine l’extension du rouge vif de la poitrine.

Voyons maintenant la femelle au printemps.

D39, mare en face les Bois Noirs (Couzou) (46), le 04/06/2006, Daniel Pareuil.

Il n’y a pas de rouge, ni au front, ni sur la poitrine. Si la photo datait de l’automne, il serait difficile de savoir s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle.

Vers la Poste (Ile de sein) (29), le 10/10/2010, Daniel Pareuil.

La gorge blanche laisse penser qu’il s’agit d’un adulte. Mâle ou femelle ? Peut-être le savez-vous ? Moi pas !

Les Hauts Bois (Mer) (41), le12 /09/2004, Daniel Pareuil.

Teinte du plumage sombre. Poitrine et flancs sont rayés, la gorge est sombre, Il s’agit probablement de juvéniles.

Un bec jaune et une poitrine couleur moutarde, nous penserions : Linotte à bec jaune !

A noter que cette dernière, intégrant en hiver un groupe de Linottes mélodieuses très mobile, n’est pas facile à repérer.

En automne et en hiver, la Linotte mélodieuse, qui est une espèce grégaire, forme des groupes importants et se nourrit dans les labours où elle cherche des graines disséminées. Son plumage hivernal est en homochromie avec le milieu.

Personnellement, aux Hauts bois (Mer) (41), à l’automne, j’ai pu observer des rassemblements de 90 individus.

Lac de Tsonoye (Calès) (46), le 21 /06/2004, Daniel Pareuil.

Juvénile, dos, poitrine et flancs rayés.

La Linotte mélodieuse se nourrit en milieux ouverts tels que : landes, vignobles, cultures. Par contre, elle nidifie dans des zones de friches arbustives. Etant de tempérament grégaire, elle peut y établir des colonies, les nids pouvant n’être distants que de quelques dizaines de mètres.

L’espèce est majoritairement granivore. Les petits sont nourris en grande partie d’une bouillie de petites graines.

« Nicheuse, migratrice et hivernante commune » en France, elle est bien présente dans le département du Lot, particulièrement sur les causses.

Elle se déplace souvent en groupe dont le vol semble anarchique. Les oiseaux semblent partir dans tous les sens et dessinent un nuage aux formes changeantes qui se déplace rapidement. Le vol est accompagné de cris caractéristiques.

Le chant du mâle aux notes gaies et aigües est à l’image du vol de l’espèce. Son sonagramme n’a pas de structure définie : il semble impossible de le transposer en une mélodie ou une ritournelle.

J’allais oublier ! Tête de linotte !

L’expression « tête de linotte » pourrait venir du manque de prudence de la Linotte mélodieuse dans ses choix de sites de nidification.

Je me souviens avoir accidentellement découvert un nid de Linotte mélodieuse dans un rosier, sous la fenêtre d’une petite maison donnant sur une cour commune. Lors de l’installation de l’oiseau, les volets de la fenêtre étaient fermés, bien sûr. Forcément, en ouvrant les volets, j’ai déplacé les branches du rosier, découvrant ainsi le nid. Une nidification abandonnée !

Une dernière photo, pour illustrer ces propos.

Les Hauts Bois (Mer) (41), le 10/08/2008, Daniel Pareuil.

De face : grosses joues et petit crâne. Idéal pour une « tête de linotte » !

A bientôt et avec plaisir.

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1 Message

  • Photos réponse 69-2. 3 avril 2014 10:12, par Jean-Pierre Jacob

    Impressionnant, cet article richement illustré. Toute cette série de Photo-mystère apporte une tonalité originale, en décortiquant à chaque fois les étapes d’une démarche construite au fur et à mesure et qui conduit à l’identification certaine, en éliminant au besoin des fausses pistes. Merci Daniel.

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