Les faits : lors de la dernière réunion de la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage, le représentant de l’ONCFS a indiqué qu’un Agent Technique de l’Environnement, prévenu par un Technicien de la Fédération des Chasseurs, avait constaté le 29 Avril 2008 qu’une loutre en état de décomposition avancé se trouvait encore dans une cage piége destinée à la capture des ragondins et rats musqués, posée à St Jean Lespinasse. Détail particulier : au même endroit, précédemment, une loutre vivante avait été capturée puis relachée par le même piégeur.
Ce type de cage, boite à fauve, est destiné à la régulation du ragondin par piégeage intensif, (et en principe sélectif !). Il a été largement financé (900 pièges et distribué ( 200 piégeurs) par le SYMAGE. Il n’est pas nécessaire d’être piégeur agréé pour utiliser ce type de piége. Si la formation et l’information des piégeurs agréés est assurée par l’ONCFS, l’Office n’a aucun contact avec les piégeurs non agréés qui ont du tout de même être informés des procédures particulières régissant ce piégeage, et notamment l’ obligation de visiter les piéges tous les matins, afin de pouvoir le cas échéant relâcher les espèces, protégées ou non, capturées accidentellement.
Cette région du département est reconnue comme hébergeant une population de loutres encore bien fragile. Rappelons tout de même que la loutre a failli disparaitre
Si le piégeage du ragondin, espèce introduite volontairement par l’homme dans le milieu naturel, où par sa prolifération, elle est devenue par la suite bien gênante, semble utile pour enrayer une dégradation des berges des cours d’eau, il ne faudrait pas qu’il soit effectué dans n’importe quelle condition, en particulier par des gens peu avertis des risques qu’ils peuvent faire courir, par négligence ou manque de rigueur, aux autres espèces, protégées ou non, fréquentant les mêmes biotopes et leurs lisières.
Les collectivités ou les organismes qui lancent de telles opérations ont donc la responsabilité d’être particulièrement attentifs à la conservation du patrimoine naturel commun à tous les utilisateurs de la nature.